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Lorsque je vois des roses trémières , que je préfère sous le nom de passeroses , beaucoup plus doux , il me revient à l'esprit quelques couplets d'une jolie chanson d'amour d'un auteur inconnu du XIVe siècle , qu'avaient reprises Jacques Douai , puis Guy Béart : "L'amour de moy " :
L'amour de moy s'y est enclose
Dedans un joli jardinet
Où croît la rose et le muguet
Et aussi fait la passerose .
Ce jardin est bel et plaisant
Il est garni de toutes les fleurs
On y prend son ébattement
Autant la nuit que le jour...
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Le ciel bleu est rare ces temps-ci ...
On le rencontre fugitivement et on aimerait le retenir prisonnier , comme ici dan une vitre ...
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"Voici une petite pluie ; vous êtes dans la rue , vous ouvrez votre parapluie ; c'est assez ; à quoi bon vous dire " encore cette sale pluie ! " ? Cela ne leur fait rien aux gouttes d'eau , ni au nuage , ni au vent ; pourquoi ne dites -vous pas : " Oh ! la bonne petite pluie ! " ? Je vous entends : " cela ne fera rien aux gouttes d'eau ! " C'est vrai , mais cela vous sera bon à vous . Tout votre corps se secouera et véritablement s'échauffera . Car tel est l'effet du plus petit mouvement de joie ; et vous voilà comme il faut être pour recevoir la pluie sans prendre un rhume ." ( Alain : Propos . )
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Les nuages succèdent aux nuages : en troupeaux , en bataillons , en grosses vagues déferlantes et le tonnerre ne se gêne pas pour y mettre son grain de sel quand le coeur lui en dit .
Les chemins sont glissants et vous gratifient de belles semelles de boue bien grasse qui vous occuperont à votre retour .
Les arbres qui pleurnichent écrasent de grosses gouttes dans votre cou ...et sur votre objectif , et se regardent dans les flaques pour tuer le temps .
Au bord de l'étang , qui a sa tête des mauvais jours , des pêcheurs convaincus de leur mission regardent avec commisération passer l'oisive qui photographie n'importe quoi et finira par tomber dans l'eau en mettant ses pieds là où il ne faut pas .
Une petite annexe boueuse abritée derrière les roseaux cachait un raton- laveur costaud dont j'ai - aussi - dérangé les occupations et qui a pris ses cliques et ses claques vite fait .
La végétation , au moins , se laisse immortaliser ... à condition que le vent ne soit pas de la partie et cette année il s'invite à chaque instant
Seule une libellule était là , l'air accablé du Gaulois qui a peur de recevoir le ciel sur la tête ...
Et , comme hier , comme aujourd'hui et comme demain , la pluie se remit à tomber ...
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Le vent se lève à nouveau , la pluie va arriver...
Parmi le petit peuple de l'herbe , beaucoup sont déjà aux abris mais certains , le ventre vide , ne se résignent pas à quitter leur poste de guet
D'autres , trompés par la lumière encore vive , continuent à butiner...
Et à se régaler
La pluie est là , je bats en retraite ...
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Au bord des petits chemins qui grimpent au soleil -quand il veut bien se montrer - le fauchage acharné n'a plus laissé grand chose , à part quelques fleurs qui ont eu l'audace de repousser par-ci par là , pas toujours coquettes , mais on les comprend ...D'ailleus , il ne passe personne ...
La bugrane , qui rampe parmi les herbes sèches , et qui pique sournoisement avec ses épines , mais on lui pardonne , avec ses joues roses ...
La centaurée et sa coiffure en ananas ...
La gesse , qu'aime beaucoup l'abeille charpentière , absente cette année ...
Au bord du chemin forestier qui mène à un petit étang , les fleurs font ce qu'elles veulent , ou ce qu'elles peuvent , en cet été orageux et pluvieux.
La berce spondyle , qui domine tout le monde de sa grande taille
Plusieurs variétés de campanules , toujours très gracieuses ...
La chicorée sauvage , toujours un peu en bataille
Et la reine des prés , aux fleurs vaporeuses , et qui fleurit en grand nombre ...
Sans oublier la mauve , toute modeste et qu'aiment beaucoup les pyrrhocoris (gendarmes )
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