A 800 m d'altitude , à une trentaine de km d'Issoire ,, dans une vallée glaciaire, le petit village du Valbeleix , à vocation agricole , se situe aux confins du Masstf du Sancy et du plateau basaltique du Cézallier , au bord de la couze de Valbeleix .

Il est surplombé par la Roche Nité (1199 m),dent de lave mise à découvert par le glacier .

L'église ( du XI ème au XVII ème siècle )  est de style composite .

Dans le choeur on peut voir un grand crucifix en bois peint su XVIIème siècle .

A l'origine , les morts du village reposaient autour de l'église , et , particularité , le cimetière était gardé par une lanterne des morts dont on voit encore le soubassement . Elle était édifiée en pierres du pays.C'était une tour ronde de quelques mètres de haut , percée de 6 petites ouvertures, les "fenestroux" .A la Toussant , pour la Fête des Morts , des lampes à huile y étaient allumées .

La lanterne s'est effondrée à la fin du XIXème siècle et il en reste le soubassement , restauré en 1978 . Il n'y a que très peu d'édifices de ce genre en France (une centaine ) dont 4 dans le Puy-de-Dôme .

Le cimetière , après avoir été réduit pour aménager la route en contrebas de l'église , a été transféré à l'entrée du village et autour de l'église ,des pierres tombales témoignent encore de son ancien emplacement .

Contre  l'église , se dresse une croix du XVème siècle où on reconnaît Saint Pierre tenant les clefs du Paradis .

Ce village de 141 habitants (2012) a gardé tout son caractère .

Demeure seigneuriale de 1644 .

D'autres , tout aussi authentiques ...

Une vieille maison rénovée , toute pimpante ,attire le regard 

A la belle saison , le village aura un tout autre visage et les promenades sont nombreuses tout autour ...

Un sentier qui serpente  parmi les ronces .De chaque côté , des arbustes malingres  mélangent en un inextricable fouillis des troncs et des branches trop grêles pour qu'on puisse les identifier avec certitude . Ici , on se demande où est le printemps et comment tout cela va pouvoir reverdir un jour .

Et pourtant , la vie est là : çà et là quelques petits bourgeons tout neufs côtoient les ancêtres momifiés .

Et dans tout ce fatras gris , soudain des fleurs ,oh! pas beaucoup , mais assez pour avoir déjà attiré quelques abeilles .

Un peu plus loin , tout en haut des branches ,  des chatons ...

Plus loin , d'autres encore , légèrement différents , sur d' autres arbrisseaux .

Une petite odeur de miel et là encore , quelques butineuses

enthousiastes .Je suppose qu'il s'agit de saules Marsault , mâles et femelles , à différents stades de maturation .

Le hic , c'est qu'il y a toujours un petit vent tenace qui fait bouger fleurs et chatons .Tenir la branche d'une main et déclencher  de l'autre tout en se retenant de ne  pas glisser dans la boue de mars , c'est plutôt rock' n' roll , mais demain ce sera la même chose et  fleurs et chatons , déjà avancés , n'auront peut-être pas résisté à de nouvelles giboulées ! Alors tant pis , on prend le risque et on plaide les circonstances atténuantes ...

C'est le printemps , tout le monde s'enhardit à sortir de sa cachette ...

Hier , dans un coin sombre de mon garage , une scutigère se carapata en me voyant et ...je faillis en faire autant .

Avec ses 15 paires de pattes locomotrices ( 1 par segment ), elle n'a pas de mal à être véloce , comme l'indique son nom

 ( 0,4 m /sec ). Comme le lézard  dont la queue reste dans les mains de qui veut l'attraper , elle peut abandonner une patte en cas de nécessité .

Elle nous débarrasse  de mouches , blattes , lépismes , moustiques et autres indésirables qu'elle paralyse à l'aide de son venin mais elle n'est pas dangereuse pour l'homme , elle ne mord que pour se défendre .

Autre rencontre d'un individu dont on dit du mal , mais que j'ai , moi  , considérée comme un privilège , car on ne peut pas dire que la faune soit très riche dans mon environnement . Il vit au bord d'un étang et vu l'endroit , ne peut guère être nuisible.

Il est arrivé à la nage , paisible et ne se sachant pas observé .

Narines et yeux haut situés  il peut respirer à l'aise et bien voir tout en nageant , et  ses  pattes arrière palmées complètent sa panoplie  bien adaptée au milieu aquatique où il vit.

Il a pris pattes sur la berge et là , Monsieur le Ragondin , puisque c'est de lui qu'il s'agit , s'est offert un interminable casse-croûte . Il n'arrêtait pas de mastiquer , me tournant le dos la plupart du temps ,dommage  !

Il se nourrit de racines , d'herbes , de plantes aquatiques - mais ne dédaignerait pa non plus les céréales telles que le blé .Il fait un poids moyen de 5 à 7 kg pour une longueur de 40 à 60 cm .

Celui-ci m'a semblé bien dodu et en parfaite santé , vibrisses fournies , pelage bien dru , allant du brun foncé au brun roux - et imperméable ce qui lui permet de longues nages .Ses oreilles son toutes petites (2 à 4 cm )

Sa queue , de 25 à 40 cm , cylindrique , est très légèrement velue .

J'étais trop loin de lui et mal placée pour bien l'observer car il y a beaucoup de branches à cet endroit qui me le masquaient , je n'ai pas pu voir ses incisives orange :une autre fois peut-être ...

Il, peut vivre jusqu'à 10 ans , et je le lui souhaite !

 "Le gris est le cendrier du soleil "  Malcolm de Chazal .

"Ce qu'on nomme le cafard n'est souvent qu'une éclipse de nos illusions et un éclair de notre lucidité "

L'environnement  : une étendue de bosquets malingres poussant tant bien qu mal sur une terre sèche et caillouteuse et menant à un bras mort de la rivière Allier qui forme là un petit étang à géométrie variable selon les quantités de pluie tombée ..Pendant longtemps , la commune a entretenu cet endroit juste ce qu'il fallait pour que la vie y reste sauvage mais depuis quelque temps ce lieu est à l'abandon et la végétation  a grignoté une partie des abords de l'étang.

Curieusement , la faune n'en a pas profité pour prospérer : peu de chants d'oiseau , pas de hérons , plus de lapins de garenne . Il est tout de même agréable d'aller y observer le cours des saisons et d' en sentir les odeurs très particulières .

Pour ce qui est de la flore, en mars elle se réduit à peu de choses.

L'oeil est attiré par les lichens qui prospèrent partout sur les branches et les troncs . 

Mais ce qu'on voit en ce moment ici et là , ce sont des plantes de 40 cm de haut , à feuillage vert foncé .

Elles ont de petites fleurs vertes en clochettes penchées  (elles sont ainsi protégées de la neige et de la pluie ), composées de 5 sépales verts bordés de rouge .

Cette plante est parente de la rose de Noël qui actuellement termine sa floraison dans nos jardins.

C'est l'hellébore fétide , ainsi appelée parce qu'elle dégage une odeur désagréable quand on la froisse .

Elle est extrêmement toxique et était autrefois utilisée pour ses vertus purgatives sensées évacuer les affections mentales  : "Ma commère, il faut vous purger avec quatre  grains d'hellébore"  La Fontaine : le Lièvre et la Tortue .

 On en accrochait aussi un bouquet dans les porcheries et les étables pour en chasser les maladies .

Elle a de nombreux noms vernaculaires : rose de serpent , patte d'ours, pas de loup , pain de couleuvre , plante des fous ...

Elle fleurit de février à avril .

J'ai entendu à la radio que l'enseignement du grec et du latin au lycée serait menacé en France...

Cela m'a rappelé une anecdote...

Quand j'étais en 4ème , il fut décidé d'agrandir mon lycée et d'en  transférer une partie à l'autre bout de la ville dans un immense bâtiment.

En un premier temps , seul l'internat fut transféré , si bien que les internes étaient obligées , après le dîner , de traverser la ville : très agréable sous la pluie , l'orage ou la neige . Nous gagnions nos pénates nocturnes en longues processions de fourmis et personne ne récriminait .

A ce régime-là , les internes étaient défavorisées pour la préparation des devoirs .Or , nous avions des compositions dans chaque matière tous les mois , un classement rigoureux . Pas de vacances en février , 2 jours à la Toussaint.

Cette année -là , notre prof de latin nous donnait des tartines à traduire et elle était à cheval sur la discipline...

Beaucoup avaient déjà quitté le navire des latinistes et cette année -là nous n'étions dans mon dortoir que 2 à poursuivre l'aventure du latin . 

Un soir que nous n'avions pas réussi à tout traduire pour le lendemain , nous nous sommes concertées pour y arriver quand même.

 Nous avons emporté chacune notre gros dictionnaire Gaffiot , et alors que tout le monde dormait du sommeil du juste , nous sommes allées ...dans les WC terminer notre chef d'oeuvre .

Chacune installée sur son trône et bénéficiant de la lumière de cet endroit charmant .

Je dois dire que nous étions allée chercher dans nos casiers des biscottes et de la confiture...Pour la Guerre des Gaules ,il fallait bien des munitions ! Mais Jules César résistait et il se faisait très tard lorsque la pionne , ayant éprouvé un petit besoin - incident sur lequel nous n'avions pas compté - fit irruption dans cette étude parfumée .

Ce fut le scandale et nous dûmes regagner vite fait notre lit sous les glapissements .

Le lendemain , le verdict tomba :nous fumes "collées" pour tout le week-end  !

Pas rancunière , j'ai continué des études de latin en faculté et me suis rendu compte combien ce pouvait être passionnant : une littérature et une histoire très riches - et une partie précieuse  de nos racines culturelles .

Mais il y a une manière de l'enseigner , tout est là , et j'espère qu'on trouvera une solution intelligente pour (re) donner à cet enseignement la place qu'il mérite .