• Cet article vient en écho à celui de Yann qui nous a proposé le moyen mnémotechnique astucieux qu'il a trouvé  pour se souvenir  à quel Evangéliste on doit attribuer le symbole qui le représente . Et c'est vrai que ce n'est pas évident  ! Je peux en témoigner car j'ai  rencontré ce problème .

    On trouve ces Evangélistes notamment dans la représentation du Christ en Majesté . C'est un thème qu'on rencontre dans plusieurs églises romanes d'Auvergne . Dans le Puy-de Dôme à  Beurières , Novacelles , Pignols... . Dans le Cantal , à Sauvat , à Jaleyrac...  Dans la Haute-Loire à Brioude , à Polignac , à Saint-Cirgues ; dans l'Allier , à Biozat , à Saulcet ... La liste n'est pas exhaustive , je suis loin d'avoir visité tout ce riche patrimoine que nous offre la région .

    Le Christ en Gloire est une représentation privilégiée par l'Occident médiéval .

    Le Christ est debout ou assis sur un trône au centre d'une mandorle , dans une attitude d'embrassement du monde ;Il accueuille et montre le chemin de la vie éternelle . Il s'agit du Christ glorieux , au-delà du monde terrestre , à la fin des temps , après le Jugement Dernier . C'est un homme mûr ,  barbu , aux cheveux longs ...

    Il est entouré de figures marquantes de la croyance chrétienne , comme les Evangélistes figurés par leurs symboles (Tétramorphe ) ou la Vierge , ou les Apôtres .

    Ici , ce sont les Evangélistes qui nous intéressent .

     

    Le tétramorphe .

    Brioude (Haute-Loire ) . Basilique St Julien  .Chapelle St Michel .

     

    Le tétramorphe .

    Le tétramorphe .

    Le tétramorphe .

    Le tétramorphe .

     

     

    Voici quelques éclaircissements que j'ai puisés sur le Net et que je vous présente parce que je les trouve très clairs et concis . 

     

      

    Le tétramorphe .

     

     

    Le tétramorphe .

    cf architecture.religieuse.free.fr

     

    Ces peintures murales sont souvent très effacées et pas très bien éclairées .

     

     

    Le tétramorphe .

    Eglise  de Pignols (63)

     

    Le tétramorphe .

    Un Christ au visage plein de commisération . 

     

    Le tétramorphe .

     

    Le tétramorphe .

     L'Homme ( Matthieu) émerge des nuages .

     

    Le tétramorphe .

     L'Aigle ( Jean )

     

    Le tétramorphe .

     Le boeuf ( Luc )

     

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    Le tétramorphe .

    Eglise de Saint- Cirgues  ( Haute-Loire)

    Ici c'est l'aigle qui est en haut à la droite du Christ . 

    Le tétramorphe .

    Le tétramorphe .

     

    Le tétramorphe .

    Le tétramorphe .

    Le lion (Marc ) 

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    Le tétramorphe .

    Eglise de Jaleyrac (Cantal)

    Ici le Christ est imposant et grave mais les symboles des Evangélistes sont pleins de fraîcheur naïve ..

     

    Le tétramorphe .

    Le tétramorphe .

    Le tétramorphe .

    Le tétramorphe .

     

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    Mais il arrive aussi que les Evangélistes soient représentés individuellement . Leur symbole les accompagne comme ici à l'église

    Saint-Cerneuf de Billom Puy-de- Dôme Chapelle funéraire  ( XIV ième siècle .) .

     

    Le tétramorphe .

    Le tétramorphe . 

    Le tétramorphe .

    Le tétramorphe .

     

    Ou ici, dans l'église du Vigean ( Cantal )

     

    Le tétramorphe .L'Ange L'ange surmonte les épaules de Jean et le lion est couché près de Marc ...

     


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    Les gargouilles ont traversé les siècles  ...

    Toujours aussi patibulaires , elles remplissent scrupuleusement leur  tâche : écarter des murs des édifices religieux les eaux pluviales et chasser au loin le Mal . Et pour lui faire peur à celui-ci , il faut avoir la tête de l'emploi !

     

     

     

     

     

     

    Parfois elles se sont laisser pousser la barbe  , et il n'est pas prêt de se manifester  celui qui viendra la leur raser !

     

     

    Les pigeons , qui ne doutent de rien , ont avec elles de grandes privautés .

     

     

    Il arrive qu'au détour d'une rue ancienne , près d'une très vieille église ,  l'une d'entre elles semble avoir sauté sur le rebord d'une fenêtre ...Impression étrange ...

     


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    Collégiale d'Ennezat (63) .Rencontre des trois morts et des trois vifs . 

     

    La mort  qui le prive des êtres chers et qui  l'emportera un jour lui aussi pour le balancer dans  l'inconnu ou le néant , est quelque chose d'impensable que l'être humain n'accepte pas . Aussi il essaie de vivre le moins mal possible avec cette échéance menaçante :  par la religion - qu'il ait la foi ou  qu'il  fasse le pari  , par la passion pour quelque chose ,  et l'éventail est riche à notre époque , soit en s'étourdissant pour oublier . L'humour noir aussi peut servir parfois  ...Ou bien plusieurs de ces remèdes ...

     

    Danse macabre . La Chaise-Dieu .   

    Au Moyen-Age , la mort rôdait ouvertement  partout . Guerres incessantes , hordes de bandits pillards et assassins , maladies qu'on ne savait pas  soigner, épidémies de peste ou de choléra , famines ...

    Les villages étaient groupés autour de leur église , elle-même entourée de son cimetière : difficile de l'oublier cette échéance . Et les distractions étaient rares pour les pauvres .

    L'Eglise réglait les évènements marquants de l'existence , de la naissance au décès .

    Le clergé , très cultivé , avait en charge d'enseigner la Bible et l' Histoire Sainte à des ouailles souvent illettrées qui trouvaient là une explication  à la mort et  une possible résignation  puisqu'on pouvait  la vaincre à condition de se conformer strictement à la morale chrétienne   et de faire fuir le démon toujours aux aguets .

     

     

    C'est pourquoi les églises romanes sont des livres de pierre , abondamment illustrés .

    L'Auvergne en regorge . Il en subsisterait aujourd'hui au moins 250 : on ne peut les ignorer quand  on habite la région .

    Les peintures murales , les chapiteaux quand ils sont historiés , enseignent par l'image ce que le clergé se  devait d'imprimer dans l'esprit des fidèles .

     

    Le thème de la Résurrection  a été repris de façon marquante  dans quatre églises : celle de Saint-Nectaire (63) , l'abbaye  de Mozac (63), Saint-Austremoine d'Issoire ( 63) et enfin la basilique Saint-Julien de Brioude (43) .

    L'insistance à illustrer ce thème  vient bien sûr de son importance fondamentale dans la religion chrétienne mais aussi peut-être à l'importance de l'Auvergne dans la première Croisade pour libérer Jérusalem dont les Turcs interdisaient l'accès puisque c'est à Clermont que le Pape Urbin II a lancé son appel en 1095 .

    Dans ces quatre églises , la Résurrection est figurée par la découverte du tombeau vide par les Saintes Femmes venues embaumer le corps du Christ et accueillies par un ange qui leur désigne le tombeau vide , alors que les soldats chargés d'en surveiller l'accès sont tous foudroyés par le sommeil . 

     

    A l'église de Saint-Nectaire le Haut ( XIIème siècle ) .

     

     

    Tandis que les soldats chargés de monter la garde ont succombé au sommeil , un ange prévient les Saintes Femmes venues embaumer le corps du Christ qu'elles  vont trouver le tombeau  vide .

     

    Celui-ci est figuré avec beaucoup de détails et prend l'aspect d'une église , une façon d'affirmer le caractère sacré de celle-ci .On retrouvera ce procédé à Brioude et à Mozac . Les soldats sont représentés revêtus de ce qu'ils portaient au Moyen-Age .

     

     

    Ce chapiteau se trouve dans le choeur .quand on parcourt le déambulatoire , le regard embrasse simultanément deux autres chapiteaux dont l'un figure aussi la Résurrection .

    L'incrédulité de Thomas , qui avait déclaré ne pas croire à la Résurrection tant qu'il n'avait pas touché les plaies de Jésus .

     

     

     

     

    L'autre chapiteau , c'est  la trahison de Judas  en train de  livrer Jésus  à es ennemis .

     

      

    Ces deux chapiteaux se ressemblent dans les postures de Thomas et de Judas qui tous deux touchent  Jésus  . Mais pour Thomas il s'agit de Jésus ressuscité et la vision simultanée de ces deux scènes rend cette résurrection encore plus triomphante .

    A l'abbatiale St Austremoine d'Issoire  ( XIIème siècle ) :

     

     

     

    La représentation des soldats est particulièrement savoureuse .Foudroyés par le sommeil , ils sont étendus les uns sur les autres , tête-bêche .

     

     

     

     

    Comme à St-Nectaire , une apparition corrobore cette Résurrection . Cette fois , il s'git de Marie -Madeleine qui tombe à genoux à la vision de Jésus .Ce chapiteau est très détérioré .L'abbatiale a beaucoup souffert aux temps des guerres de religion .Le capitaine Merle avait conçu le projet d'abattre l'édifice et ses troupes se sont livrées  au saccage à l'intérieur .

     

     

    A  la basilique  St Julien de Brioude  ( XIème-Xiième siècles .)

     

     

     

     

     

    A l'église de Mozac (XIIème-XVème siècles ) .

     

     

     

     

    Quatre  représentations de la Résurrection sur les chapiteaux romans  en Auvergne .

     

     

     


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    Je vous emmène maintenant à Lavaudieu , à l'Abbatiale St André où des fresques du XIVème siècle illustrent aussi la Passion .

     

     

     

      

      

     

     

      

    Et pour terminer , retour dans le Puy de Dôme au Montel -en -Gelat , pour cette Pieta très émouvante dans sa sobriété . 

     

     

     

     

     

    Mon propos était simplement de montrer comment ce thème de la passion qui a inspiré beaucoup d'artistes , peintres , sculpteurs , poètes , musiciens , apparaissait dans les édifices religieux de ma région , en en sélectionnant deux. .

     


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    Puisque nous arrivons à Pâques , je vous proposerai  de  petites incursions dans les églises romanes de la région pour y découvrir quelques illustrations de ce thème . 

     

     

    Le Bourbonnais est très agréable à parcourir : paysages doucement vallonnés , châteaux , vignobles , pigeonniers : une impression de sérénité vous gagne à parcourir les petites routes .

     

    Jenzat est un beau village sur le circuit des églises peintes .

     

     

     

    Son église Saint-Martin , de style roman avec influences auvergnate et bourguignonne , date de la fin du XIème siècle .

     

     

     

     

    Les bas-côtés de la nef sont recouverts de voûtes en semi-berceau et ornés de peintures " à la détrempe "datant du XVIème siècle .

     

     

    Je ne pense pas qu'il soit iconoclaste de faire un rapprochement avec les bandes dessinées au regard de la disposition des scènes .

     

     En voici quelques unes , parmi celles qui ne sont pas trop effacées par le temps .

     

     

    L'entrée de Jésus à Jérusalem .

     

    La Cène avec Jean endormi et Judas face à Jésus .

     

    Judas propose aux prêtres de leur livrer Jésus contre de l'argent .

     

    Judas rend les trente deniers reçus pour sa dénonciation .

     

    Judas se pend , un démon emporte son âme .

     

     


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    Aujourd'hui , voici quelques représentations de la Nativité en Auvergne .

     

    A Billom (63) ,  dans la chapelle du Rosaire de la collégiale Saint Cerneuf , sous l'étonnant plafond avec son orchestre d'anges musiciens tenant chacun un instrument différent 

     

    La Nativité .

     

    en ornement d'un enfeu en andésite de Volvic du début du XIVème siècle qui surmonte le tombeau du commanditaire :

     

    La Nativité .

     

    La Nativité .

     

    La Nativité .

     

    La Nativité .

     

    Au Montel-en-Gelat (63) , un aspect moins souvent représenté :

     

    La Nativité .

     

    Dans la Basilique Saint-Julien de Brioude (43 ) , cette Vierge parturiente du XIVème siècle .

     

    La Nativité .

     

     

    La Nativité .

     

    La Nativité .

     

     

     

     

     

     

     


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