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Par pulsatilla le 5 Octobre 2015 à 09:04
Le château de Parentignat , à 4 km à l'est d'Issoire (63) attire l'été de très nombreux visiteurs .
Le célèbre écrivain local Henri Pourrat le nommait "le petit Versailles auvergnat ".
pendant la dernière guerre , les Allemands , impressionnés par les richesses qu'il contient , le respectèrent .
Il avait déjà été totalement épargné par la Révolution .
Une symétrie imposante , des communs élégants et soignés ...
Une toiture remarquable
Je précise au passage que s'il n'y a personne dans la cour d'honneur , c'est que la canicule régnait et que les visiteurs attendaient ,réfugiés à l'ombre , que débute la visite ...
Ce château a été bâti ente 1707 et 1720 par Anne François de Lastic , Lieutenant général des Armées du Roi , sur les bases d'une ancienne place forte .
Il est toujours la propriété de la même famille .
Sur l'arrière , le visage est tout autre avec une pièce d'eau et un grand parc à l'anglaise avec des arbres bicentenaires.
Le château était cité au XVIIIe siècle comme une des demeures les plus richement meublées de la province .
Il a conservé une bonne partie de son mobilier d'origine et une exceptionnelle collection d'objets d'art que les générations successives ont eu à coeur de préserver et d'enrichir jusqu'à nos jours .La collection de tableaux notamment est prestigieuse :Nicolas de Largillière , François Desportes ,Carle van Loo, Hyacinthe Rigaud , Elisabeth Vigée-Lebrun, Claude Lorrain , Drouais ...C'est cette continuité qui fait l'originalité et le caractère attachant de cette demeure .
Le guide commente quelques uns des tableaux qui ornent les pièces offertes à la visite , mais il faudrait avoir le temps de les regarder tous et de lire les explications qui sont fournies , ce que l'affluence ne permet pas , c'est compréhensible .Pour les photos , il faut attendre que tout le monde ait évacué la pièce et faire vite pour ne pas ralentir la visite , alors bien sûr , je serai loin d'être exhaustive !
C'est une des dames du château qui a réalisé les tapisseries qui ornent ce baldaquin .
La bibliothèque est impressionnante avec ses 20000 volumes
Et le petit salon qui suit et termine la visite offre un contraste charmant ...
20 commentaires -
Par pulsatilla le 4 Septembre 2015 à 10:09
Hauterive , dans sa configuration actuelle , date du XVIIe siècle avec des aménagements au cours des deux siècles suivants .C'était , avait-on pu dire "une propriété offrant tous les agréments qui peuvent rendre agréable le séjour à la campagne indépendamment de l'utile, dans un des plus beaux pays de la Limagne d'Auvergne , ce qui en rend le coup d'oeil très gracieux ."
Des jardins et terrasses on peut en effet contempler un très vaste panorama , dont un point de vue sur Issoire ,ville toute proche.
C'était autrefois une région où la culture de la vigne était prospère et sur les 14 Ha que comprend la propriété , la culture de la vigne arrivait à égalité avec celle des céréales .
On peut voir encore le cuvage et les caves . Des panneaux nous expliquent l'élaboration du vin depuis la récolte du raisin dans les bacholles jusqu'à la mise en bouteilles .
Le cuvage est une belle pièce voûtée en berceau.
Exposée au Nord , la cave , qui comporte trois travées , est construite sous la maison et exposée au Nord .Plusieurs soupiraux produisent l'aération indispensable et l'épaisseur des murs assure une température constante .
Chaque foudre de la troisième travée peut contenir 230 pots de vin (un pot=0,95 l ) .
On aperçoit ici sur un foudre la petite porte qui permettait de pénétrer à l'intérieur des fûts pour les laver à grande eau .
A la sortie des caves , on peut aussi aller voir un peu plus loin la glacière .Elle servait à conserver pendant huit à dix mois les blocs de glace découpés en hiver sur les étangs afin de pouvoir préparer des sorbets à base de liqueurs glacées .
Ces dépendances consacrées au vin m'ont rappelé d'excellents souvenirs très lointain .J'ai passé ma petite enfance dans un village vigneron du sud de la Sarthe et mes parents étaient conviés aux repas de vendanges .C'est là que j'ai fait mes premiers festins .C'était joyeux avec un brin de solennité , on y célébrait le soulagement du long travail accompli et que les caprices du ciel avaient épargné, l'espoir d'une belle cuvée et la tradition .
La glacière , dont j'ignorais tout , fut une totale surprise .
Située à l'endroit qui gardait le plus longtemps la neige en hiver et exposée au Nord , elle est en forme de cône pointé vers le bas avec au fond un puisard . Des tasseaux de bois maintenaient de la paille pour renforcer l'isolation . On laissait le moins d'espace possible entre les blocs de glace qu'on aspergeait d'eau pour les souder entre eux et on es recouvrait d'une épaisse couche de paille , de planches et de pierres ..
Voilà , ce petit voyage dans le temps est terminé .
Je vous souhaite un belle journée !
19 commentaires -
Par pulsatilla le 2 Septembre 2015 à 09:56
Pour qui aime l'Histoire , celle des hommes et celle de l'art , la visite des châteaux fourmille d'informations intéressantes , et encore plus quand ils sont restés dans la même famille à travers les siècles car on découvre dans les pièces où il est permis de pénétrer un condensé de toutes les époques Les dépendances , elles , sont émouvantes car elles évoquent la vie quotidienne d' humbles serviteurs et au-delà , toutes proportions gardées , celle de nos aïeux dans leurs travaux domestiques .
Celles d'Hauterive ont encore belle allure .
Elles sont séparées du château par des massifs de buis
Une pièce abritait à la fois le four à pain et les cuves en terre cuite qui servaient au lavage du linge et qu'on appelait ici " bujadins ".
Le lavoir était réservé aux lessives ordinaires . Le rebord de cette fontaine montre qu'elle devait servir aussi .
Les bujadins étaient affectés aux grandes lessives concernant tout le linge de la maison , qui se faisaient une ou deux fois par an .
A l'intérieur de la cuve , on étendait une grosse toile (drap de lessive ) puis on y disposait le linge avec des sachets contenant de la cendre récupérée dans le four à pain.
Entre les deux cuviers , un foyer chauffait l'eau d'une très grande bassine en terre cuite .On versait régulièrement de l'eau ans les cuviers dont on avait bouché le trou d'écoulement avec un bâton entouré d'un chiffon .Le linge une fois trempé,l'eau était récupérée dans un baquet puis réchauffée et réutilisée et on recommençait cette opération plusieurs fois.
Le linge était alors rincé à grande eau au lavoir et, après essorage , étendu sur les prés ,de préférence les nuits de pleine lune , pour le blanchir . Le préau devait servir également .
Nous qui avons des lave-linge , nous imaginons la pénibilité de ces lessive et la force que ces laveuses devaient déployer pour manipuler tout ce linge alourdi par l'eau -les draps , ce devait être quelque chose - et tout autant pour l'essorer !
Sous l'Ancien Régime , les gentilshommes possédant fief pouvaient avoir leur propre fournil pour couvrir leurs besoins personnels.
Le four est constitué d'une sole et d'une belle voûte en pierre d'un arrondi parfait .Une cavité pratiquée en contrebas permettait une petite réserve de bois .
Une fois pétri , le pain devait reposer une heure et demie et pendant ce temps on allumait le four en prenant bien soin qu'il soit chaud d'une manière uniforme . On reconnaissait qu'il était chaud lorsque , en frottant avec un bâton les parois , il en sortait des étincelles ;on cessait alors de chauffer , on nettoyait les cendres et on enfournait les pains : deux heures et demie pour le pain bourgeois , ou quatre pour le gros pain . Pour vérifier qu'ils étaient cuits , on frappait les pains du bout des doigts :s'ils résonnaient , c'est qu'il fallait les retirer .
Je vous ai livré là des extraits de la documentation généreusement fournie sur place de manière très accessible . La visite est libre et c'est un bien agréable complément de celle des jardins que l'on quitte à regret ...
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Par pulsatilla le 24 Août 2015 à 10:40
Un " vrai jardin ," à la fois ordonné et fantasque , coloré et parfumé , fait pour le plaisir des yeux et la saine gourmandise , pour la promenade , les conciliabules ou la méditation ...
Un jardin qui a conservé de la fraîcheur malgré la canicule grâce à la vigilance soutenue dont il est l'objet ..
Ce sont les jardins du château d'Hauterive , avec leurs 7 ha de bosquets ordonnancés , situés sur les hauteurs d'Issoire (63) , .Le château a été édifié au XVIIe siècle
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Par pulsatilla le 12 Août 2015 à 09:41
Autrefois , du XVIIe au XIXe siècle , il était très prisé , lorsqu'on avait gravi avec succès tous les échelons de l'échelle sociale , de matérialiser l'éclat de sa réussite en se faisant construire à la campagne , en complément de son hôtel particulier en ville , une résidence secondaire dotée d'immenses jardins , qu'on appelait " folie " , où l'on pouvait recevoir des amis de marque et leur offrir tous les plaisirs à la fois champêtres et raffinés de l'époque .
Le baron Gabriel Mercier (1716-1793) était issu d'une lignée de notables de Riom , qui avaient accédé à la noblesse de robe en occupant avec talent des charges et offices: ils étaient procureurs au présidial de Riom.
A l'origine ,il y avait à Mozac (63) deux fiefs à vocation défensive pour protéger les fortification de l'abbaye :Portabéraud et La Tour . Les Mercier étaient propriétaires de Portabéraud depuis 1615 .Le baron Gabriel Mercier acheta la La Tour en 1753 et c'est sur la réunion de ces 2 domaines qu'il fit construire sa " folie "
C'était un homme très cultivé , raffiné ,ouvert aux idées novatrices , lecteur passionné des Encyclopédistes dont il possédait tous les ouvrages .
Il nous a laissé à Portabéraud un merveilleux témoignage de l'art de vivre au XVIIIe siècle .
Les jardins , que l'on visite aujourd'hui , étaient l'endroit où les hôtes et leurs invités pouvaient se livrer aux plaisirs de la musique , du théâtre , des jeux , de la galanterie et discuter les idées nouvelles , philosophiques , politiques , religieuses et même scientifiques. c'était aussi pour Gabriel , curieux de tout , un lieu d'observation et d'expériences .
L'art de la ferronnerie y est omniprésent .
Les jardins étaient organisés conformément à l'art des jardins classiques , terrasses , parterres , promenoirs bordés de plates- bandes fleuries ,bosquets abritant des cabinets de verdure ,charmilles ,sans oublier potagers et vergers...
Vingt vases d'Anduze ajoutaient leurs notes de couleurs et rythmaient les allées .
Mais ce qui faisait l'originalité de ces jardins , c'était les statues en terre cuite qui les ornaient .Si beaucoup ont disparu , quelques unes ont traversé le temps et quoique un peu mutilées ,ont conservé tout leur charme et nous donnent une idée de la vie ...et de la mode à cette époque .
La joueuse de vielle .
La jardinière :
La négrillonne :
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Par pulsatilla le 29 Juillet 2015 à 09:14
Tous les propriétaires successifs du domaine de Randan ont eu à coeur d'être à la pointe de la modernité et du confort en ce qui concerne les aménagements intérieurs du château et de ses dépendances : la démonstration en est faite tout au long de la visite .
La Région , qui est désormais propriétaire du domaine , accomplit petit à petit un travail considérable de restauration et d'entretien
Les dépendances ont été restaurées intérieurement et on peut en voir désormais une bonne partie .
En 1825 , à l'issue des travaux d'agrandissement confiés à l'architecte Fontaine , les cuisines se trouvaient au rez-de-chaussée du château .
En 1828 , on se sentait tout de même encore à l'étroit et on déplorait que les odeurs de cuisine montent dans les étages .
Louis-Philippe demanda donc à l'architecte de construire une aile supplémentaire qui serait reliée au château par un passage couvert et dont le toit serait aménagé en terrasse reliée au balcon du château par une passerelle qui mènerait à l'étage de la future chapelle .Ce projet d'associer la chapelle aux cuisines n'enthousiasma pas Fontaine mais il dut s'incliner .
Cette nouvelle aile fut donc construite .Elle comporte un long couloir sur lequel ouvrent différentes pièces de service : cuisine , boulangerie , boucherie etc ..
La chapelle comporte 2 niveaux : en rez-de chaussée l'espace réservé aux invités et au personnel .A l'étage , ouvrant sur le toit-terrasse ,la tribune réservée à la famille royale .
Les vitraux ont été réalisés par la Manufacture Royale de Sèvres .
L'orangerie fut construite en 1835 en briques polychromes comme le château .Afin de ne pas donner prise au froid , la façade Nord n'a pas de fenêtres, alors que la façade sud est entièrement vitrée , avec un système de ventilation très bien conçu .Elle était destinée à abriter en hiver l'armée d'orangers qui faisait la renommée du château l'été , et ses 56 m de long n'étaient donc pas superflus .
A l'avant de l'orangerie , les serres étaient construites sur le modèle de celles de Versailles .Elles bénéficiaient de 2 modes de chauffage : un calorifère , et la chaleur dégagée par la décomposition de fumier de cheval emmagasiné dans une fosse contiguë sur l'arrière ,et dont le mur comportait des plaques de fonte qui diffusaient cette chaleur .
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