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Par pulsatilla le 27 Juillet 2015 à 09:53
A leur retour d'exil , à la Restauration , le futur Louis Philippe et sa soeur - et égérie -Madame Adélaïde , héritèrent de leur mère et désirèrent investir dans un domaine situé à distance de Paris , en cas d'émeute et où ils pourraient recevoir famille et amis l'été .Ils choisirent d'acheter un petit manoir du XVIe siècle . près de Montpensier où ils possédaient déjà des forêts , tout proche du Bourbonnais afin de reprendre racine sur les terres de leurs ancêtres .
Ils décidèrent d'agrandir le château et c'est l'architecte Fontaine qui fut chargé de cette mission .
Madame Adélaïde devint seule propriétaire du domaine , pour lequel elle se passionna .
Elle commandita également le percement de routes , la construction d'un pont sur l'Allier , la création d'un moulin , d'une tannerie , d'écoles ...
Elle mourut en 1847 et la révolution de 1848 qui chassa son frère du trône contraignit à nouveau la famille à l'exil . Il lui fallut attendre 1871 et la chute de Napoléon III pour être autorisée à rentrer en France .
Après ce long sommeil , c'est Antoine d'Orléans , fils cadet de Louis-Philippe , qui possédait le domaine. Il avait épousé la soeur de la reine d'Espagne et partageait son temps entre son palais de Séville et Randan .
A sa mort , c'est sa fille aînée , Isabelle , qui hérita du château et s'enthousiasma à son tour pour lui et le modernisa à nouveau C'est à son initiative que les grands communs firent office d'hôpital militaire en 1914 .
Elle décéda juste après la Grande Guerre en 1919 et son fils Ferdinand , dernier duc de Montpensier , hérita du domaine .C'était un chasseur passionné et c'est lui qui dota le château d'un extraordinaire musée de la chasse .
Il devait mourir en 1924 , laissant le domaine à son épouse , une marquise espagnole .
A chaque génération , les propriétaires ont habité à la belle saison ce château qui faisait vivre un très nombreux personnel et assurait une certaine prospérité au village .
En 1925 , dans des circonstances qui n'ont jamais été élucidées , le château brûla complètement .
Seules demeureront les dépendances .
Dans l'axe du château , en contrebas , ce bel arbre vient d'être frappé par la foudre ...
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Par pulsatilla le 25 Juillet 2015 à 09:17
Dans le parc du Domaine Royal de Randan est organisée cet été , dans les grands communs , une exposition en hommage aux hommes et aux femmes qui ont été les acteurs et les victimes de la Grande Guerre .
Randan est une commune de Puy-de-Dôme , à 40 km de Clermont-Ferrand et 14 km de Vichy .
En 1821, Louis- Philippe d'Orléans (alors futur roi des Français ) et sa soeur Adélaïde achètent un château à Randan, puis Adélaïde en devint seule propriétaire et en fit , par des transformations et agrandissements , au coeur d'un parc de 110 ha , une imposante résidence d'été pour y héberger sa famille et ses amis pendant toute la belle saison .
A sa mort , c'est un des fils de Louis-Philippe qui hérite du domaine , et au décès de ce dernier en 1890 , sa fille , la comtesse de Paris , Isabelle d'Orléans.
Le Ier août 1914 , le gouvernement français déclare la mobilisation générale qui précède l'entrée en guerre du pays .
Le 3 août 1914 , alors que les hommes sont déjà en route vers les champs de bataille ,l'Empire allemand déclare la guerre à la France .
Dès le lendemain , la Comtesse de Paris qui séjourne comme tous les étés en son domaine de Randan fait savoir à la Croix - Rouge qu'elle met à leur disposition les grands communs de son château pour l'établissement d'un hôpital .Y seront aménagées des chambres à 2 ou 3 lits , un réfectoire , une cuisine ,une salle de pansements .
Un médecin habitant le bâtiment assure le service , des religieuses et des dames volontaires dont la comtesse de Paris y font leurs heures de service elles aussi .
Les convalescents étaient souvent photographiés dans le parc ou dans la cour des grands communs .Ils sont au nombre de 24 , correspondant au nombre de lits.
En provenance des hôpitaux de Vichy , ils ont des pathologies lourdes : amputations , trépanations , maladies pulmonaires ...
Si leur état se dégrade , ils sont envoyés vers les hôpitaux de Clermont et de Vichy .
Les voitures du domaine étaient régulièrement utilisées pour le transport des blessés et les courses pour l'infirmerie .
Des documents , des photographies , des cartes postales envoyées par les blessés à leurs familles ( les textes ont été recopiés en vis-à-vis des originaux ) sont exposés contre les portes des communs et le visiteur peut prendre tout son temps pour les parcourir et mesurer le ourage de ces hommes .
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Par pulsatilla le 20 Juillet 2015 à 15:26
A 900m d'altitude , non loin de La Bourboule et de la très belle basilique romane d'Orcival , apparaissent , au bout d'un champ où paissent de paisibles troupeaux , les tours pointues du château de Cordès .
On emprunte une allée plantée de vieux arbres ...
Ce château fut édifié au XVe siècle , ce qui lui confère son caractère austère .
Il fut modifié au XVIIe siècle par Yves d'Allègre , Maréchal de France , notamment par le percement de fenêtres façade sud , et ajout de communs .
Les jardins ont été dessinés par Le Nôtre en 1695 .
Je l'ai visité fin juin et les bassins n'étaient pas encore tous en eau .Il ne me restait pas assez de temps pour voir l'intérieur , mais ce n'est que partie remise .
C'est dans ce château que Paul Bourget a situé son roman "Le démon de midi" , mais surtout , c'est l'élaboration de ce jardin qui est le prétexte du délicieux petit ouvrage de Véronique Riffault et Allen-François Lederlin : Chambre de Verdure .Ed Créer .63340 Nonette .
"Chambre de Verdure " est une chimère sur une époque où les parterres de Le Nôtre et les Pleurs de Sainte Colombe exprimaient les belles pudeurs d'un bonheur de vivre . L'héroïne est une jeune marquise qui , à l'âge de 33 ans , décide de convoler en justes noces avec le marquis d'Allègre , futur maréchal de France .Au fil de l'intrigue , on découvre comment cette héroïne décide de justifier son existence en créant le jardin de Cordès dans le domaine familial de son époux .Ce jardin devient un personnage à part entière , car "l'homme ne peut vivre sans cultiver des fleurs et , à son image , façonner une parcelle du vaste monde , sa terre promise ."
La genèse de cet eden miniaturisé coïncide avec une évolution historique dans l'art végétal :tandis que le siècle se tourne vers le pittoresque des jardins à l'anglaise , le jardin de Bérénice , témoin du goût partagé mais façonné à la française , à la manière de Le Nôtre , ressuscite la Querelle des Anciens et des Modernes parmi les fleurs , dans le décor d'une campagne de l'Auvergne .
...et il y a une intrigue amoureuse , dont le protagoniste , Nicolas Beauregard , est précisément le créateur du jardin .
Les familiers de Madame de la Fayette et de la Marquise de Sévigné ne seront pas tout à fait dépaysés "
(Présentation Denis Tillinac ) .
Comme au Grand Siècle , les oiseaux profitent des opportunités pour nicher et savent trouver les endroits qui présentent quelques avantages .
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Par pulsatilla le 23 Septembre 2014 à 09:18
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