Cette semaine je vous parlerai des très beaux chapiteaux de l'abbatiale de Mozac (63- anciennement Mozat )) qui confèrent à cet édifice une atmosphère  très positive - du moins c'est ainsi que je les ai ressentis .

L'existence d'une abbaye à Mozat remonte au VIIème siècle .

Suite au transfert qui y fut effectué en grande pompe au XIème siècle des reliques de Saint-Austremoine , elle prit de l'importance et fut reconstruite pour devenir l'une des plus vastes et des plus belles de la région .

Une suite de tremblements de terre la mirent à mal au XVème siècle , la chevet notamment fut détruit , puis restauré  dans le style gothique  mais avec des moyens beaucoup plus modestes .

Les piliers de la nef avec leurs colonnes engagées avaient survécu au désastre et on peut donc encore les admirer aujourd'hui .

L'extérieur est sévère .

Peu importe aux pigeons qui y ont élu domicile . La vie y est belle et tranquille , d'autant plus qu'à côté il y a un grand parc 

Le jour de ma visite , il y avait un couple qui se roucoulait des mots doux à pleins gosiers. On n'entendait qu'eux !

A l'intérieur , le soleil qui se faufilait par un vitrail , taguait les dalles grises et jouait avec le chien de Saint Roch .

Et un petit clin d'oeil à Yannn , s'il passe par là .

Chemin de Croix .Station VI .

Façon bande dessinée ?

( à suivre...)

 En regardant le très bel article de Yann hier j'ai repensé à la petite église de Saint-Cirgues en Haute-Loire , tout près du pittoresque  village de Lavoûte-Chilhac .

Elle possède une petite église qui renferme de nombreuses fresques , dont celles du plafond du choeur qui représentent douze anges aux visages tourmentés de compassion , qui nous présentent les instruments de la Passion .

La bourse de Judas .

Le poteau de la flagellation .

Le fouet de la flagellation .

La croix .

Les clous .

La couronne d'épines .

La lance .

Le vase contenant du vinaigre .

Le bâton à l'éponge .

Tout cela avait sans doute pour but  l'éducation des fidèles et de faire peser sur les épaules  le poids du péché originel , la culpabilité collective  qui en résulte et susciter chez lui une obligation morale de ne pas bafouer le sacrifice que le Christ a accompli pour l'humanité pécheresse en retombant dans le péché .

Dans les édifices religieux récents - et pour ceux qui sont très anciens par l'intermédiaire des vitraux de création contemporaine -  il me semble que l'accent est mis  , pour ceux qui ont la foi , sur l'espoir donné plus que sur la douleur du sacrifice qui l'a permis , et donc que  le ressenti est beaucoup plus serein et plus dynamisant .Les symboles y sont  subtils , on les trouve dans les coloris , dans le graphisme  dès lorsqu'on est attentif et le talent de l'artiste nous y incite - ce qui apparaît bien dans l'article de Yann .

Vitrail de Frédérique Duran  , église d'Etroussat (03) .

La mort du Christ .

Vitrail de la basilique d'Orcival .

Vitrail de l'église de Châtel-Guyon  (63) .

Basilique St Julien de Brioude (43) .

Nous sommes à Moissat (63) , un petit village de Limagne non loin de Lezoux , , plus exactement à Moissat-Bas , puisqu'il existe aussi Moissat-Haut , sur une colline de l'autres coté de la route , qui s'appelait jusqu'au XVIème siècle Moissat-le-Moutier .

En effet , un prieuré y avait été fondé au début du Xème siècle par les moines de St Laumer de Blois fuyant une invasion normande en emportant leurs reliques .Ils furent accueillis à Moissat et y fondèrent un monastère suivant la règle de St Benoît , fondation confirmée par le Pape d'alors .

L'église Saint - Pierre - aux - Liens était celle de l'ancien prieuré . Elle a conservé de nombreux vestiges romans . Elle date du XIème siècle .

A l'extérieur on remarque un auvent charpenté :

La façade est décorée de peintures figuratives datant du XVème siècle . Sous le porche , une mise au tombeau .

Sur la façade on distingue encore d'autres peintures (XIIIème ou XIVème ) comme ce  chevalier qui serait  saint-Georges :

Un squelette dont le crâne est effacé  (élément d'une danse macabre ?)

Au revers d'un pilier ,  une  galerie de portraits qui intrigue .

Le clocher reconstruit après la Révolution abrite une cloche de 1401 .

A l'intérieur était conservée la chasse de St Laumer , en cuivre repoussé , chef d'oeuvre de l'orfèvrerie du XIIIème siècle .Elle se trouve aujourd'hui en sécurité au trésor de la cathédrale de Clermont - Ferrand .

Ces deux photos en N&B sont prises sur le Net : le secret de la beauté de cette chasse qui je crois a des émaux cloisonnés , sur cuivre , est vraiment très bien gardé .

La légende raconte que Charlemagne serait venu deux fois à Moissat : une première fois pour rendre visite à un proche entré au monastère , et une  deuxième pour prendre un peu de repos alors qu'il s'en allait guerroyer en Espagne .On dit même que le village de Charles , entre Seychalles e Moissat marque l'endroit où il a campé ... (d'après le Guide de L'Auverge mystérieuse .)

Nous retournons à Jenzat (03) :

Crucifixion : le coup de lance .

Descente de croix .

Descente de croix , détail .

La Vierge de Pitié .

Ici j'intercale la Pieta de l'église de Montel-en Gelat ( 63) , que je trouve très belle , d'une tristesse infinie sans être mélodramatique .Elle est en bois peint , et du XVIème siècle .

Détail .

Et un détail de la Mise au tombeau , de la même église , très sobre elle aussi , du XVIème siècle  (Ecole de Chaource ) .

Nous sommes  retournés ici une dernière fois à Jenzat . La Mise au tombeau . Détail .

Le tombeau vide .

Thomas , d'abord incrédule lorsqu'il rencontre Jésus ressuscité .

 Pour la Résurrection j'ai choisi deux des chapiteaux du choeur de l'église de Saint-Nectaire (63) . 

 Dans l'Allier , dans la Loire et dans le Puy-de-Dôme , certaines églises romanes ont encore conservé leurs fresques .Quelques unes sont très lisibles , d'autres plus altérées.

J'ai opéré un choix parmi celles qui sont les plus connues mais j'ai eu eu mal à  photographier à cause des conditions  de lumière .

L'église du petit village de Jenzat , dans l'Allier , recèle , parmi ses fresques (XVème siècle) , toute une série qui raconte par le détail  sur un même mur , à la façon d'une bande dessinée d'aujourd'hui , la Passion du Christ , en insistant sur la conduite de Judas .

En voici quelques scènes .

Entrée du Christ à Jérusalem .

Judas (en jaune ) propose aux grands prêtres de leur livrer Jésus pour de l'argent 

Judas rendant les fruits de la trahison .

Judas se pend et le démon emporte son âme .

La Cène : Jean endormi face à Jésus .

La Montée au Calvaire .

Cette fois , nous sommes en Haute - Loire , à l'abbatiale de Lavaudieu , où des fresques (2ème moitié du XIVème siècle) , elles aussi , représentent  la Passion .

 La Flagellation .

Le Portement de croix .

Cette fois , nous sommes toujours en Haute -Loire , mais à Auzon .

Avec un clin d'oeil à Yann qui retrouvera ici , en partie cachée par l'arbre de droite, Véronique  tenant le linge avec lequel elle a essuyé le visage du Christ qui s'y est  imprimé (fresque du XVIème siècle ).

Comment soulager sa colonne vertébrale et ses jambes en compote quand on doit être debout  longtemps et immobile  dans la même posture ?

Au Moyen-Age , les religieux  qui participaient aux  offices très longs et très nombreux dans les stalles dressées dans  choeurs des  cathédrales , des églises conventuelles et des collégiales avaient trouvé la solution : les miséricordes , dont le nom est explicite .

Les stalles où ils se plaçaient étaient des sièges installés  de chaque côté du choeur et répartis parfois en deux rangées ( selon l'importance de la communauté ) de chaque côté ,  à hauteur inégale et souvent  richement ornés .

La stalle est un siège individuel séparé du siège du voisin par un accoudoir . Chaque religieux  avait la sienne  et ne pouvait en changer . Pour la station debout on relèvait  le siège , ce qui permettait  quand on était  fatigué , de prendre appui sur la miséricorde , petite console placée sous l'abattant .

La Chaise-Dieu .

Les miséricordes étaient souvent , à partir de l'époque gothique , ornées de motifs qui témoignent de toute la verve et de l'imagination de ceux qui les ont sculptées : personnages , animaux fantastiques ou non , scènes de la vie quotidienne , motifs floraux etc...

Chanteuges (43)

Moussages .

Chanteuges (43)

Billom

Mozat (63) . 

Billom (63) .

Chanteuges  (43).

Allanche (15).

Id.

Id.

Moussages (15)

Mozat (63) ..

Id .

Id.

Id.

 Id.

La Chaise-Dieu (43)

Tous ces artisans qui ont décoré les édifices religieux sont restés dans l'anonymat .Ceux qui sculptaient le bois voyaient pour certains leurs oeuvres exposées aux yeux de tous , en particulier ceux qui avaient travaillé sur les chaires ou les lutrins .

Pébrac (43).

Lavaudieu (43) . 

Menet (15) .

Mais les miséricordes , elles , n'étaient pas ce qu'on voyait le plus !

La qualité de ces photos n'est pas fameuse , mais les conditions d'éclairage sont toujours mauvaises et de plus , les miséricordes sont situées dans le choeur et ceux qui prennent des photos là sentent souvent qu'ils ne sont pas en odeur de sainteté !