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La Ville Noire .
Quand on parle de la ville de Thiers , on pense aussitôt "coutellerie " et en effet , elle en reste la capitale française dont elle a fait a fait la prospérité depuis le XIVème siècle .
Forge , trempe , émouture, façonnage , montage du manche, sculpture , gravure , polissage sont les étapes nécessaires à la fabrication d'un couteau .
Dans cette vitrine on voit représenté un émouleur , à qui incombait la mise au tranchant de la lame , dont dépend la qualité du couteau .L'émouleur avait besoin de l'eau de la Durolle pour actionner la meule ( un moulin à eau ou " rouet" entraînait plusieurs meules ). Il travaillait 12 heures par jour , sans arrêt éclaboussé par l'eau et l'hiver dans le froid (quand le gel ne le contraignait pas au chômage ) et la tuberculose le guettait .Il dressait parfois son chien à se coucher sur ses jambes pour lui apporter un peu de chaleur .
Bien sûr , au cours des siècles , les procédés de fabrication en considérablement changé , surtout à partir du début du XIXème .Avec l'apparition des machines-outils utilisant la force hydraulique de l'impétueuse Durolle qui coule en contrebas de la ville , l'usine l'emporta sur l'atelier.
Vers 1850 , les industries du cuir et du papier qui utilisaient elles aussi les eaux de la Durolle , très propices parce que contenant très peu de calcaire ,vont s'effacer devant la coutellerie .
La moindre portion de rivière va être utilisée .
Sur à peine 3 km , 140 écluses métamorphosèrent les gorges de la Durolle
Les usines étaient collées les unes aux autres .
Certaines empiètaient sur le lit de la rivière , on y accèdait par des passerelles .
Dans ce site austère , encaissé , les conditions de travail étaient très dures : bruit cyclopéen des découpeurs métalliques , des étaux limeurs , des martinets à ressort , des marteaux-piqueurs , auquel se mêlait le fracas de la rivière , rougeoiement de la fournaise , chaleur torride de la forge...Les accidents n'étaient pas rares : membres happés par les courroies , mains coupées par les machines , corps broyés par l'éclatement des meules .Des femmes et des enfants travaillaient aussi dans ces manufactures .
Et puis vint l'électricité ...et la coutellerie émigra dans la plaine . La vallée des usines est désormais désaffectée et la Durolle est peu à peu rendue à elle-même.
Certaines usines ont été transformées en lieux culturels , comme le Creux de l'Enfer et l'Usine du May devenue Maison de l'Aventure Industrielle .
George Sand , qui avait fait un court séjour à Thiers avait été frappée par la rudesse de la vie des couteliers et en 1860 elle écrivit La Ville Noire , un des premiers romans à situer son intrigue dans le monde du travail et qui a pour cadre ce site . C'est après l'avoir lu que j'ai eu la curiosité d'aller voir ce site .
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Commentaires
Bon soir Sophie,
Un reportage digne d'un journaliste que tu nous offres.
Je viens de lire le commentaire de Caroline, et cela se sent un peu sur certaines de tes photos, en revanche l'endroit semble très charmant sur le plan environnemental.
Bisous et bonne soirée-
Samedi 24 Février 2018 à 18:39
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Lundi 26 Février 2018 à 19:25
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bonsoir Sophie , ah oui c'est une très belle ville et à voir tes photos je revoie partout ou l'on est allée !
le jaquemart un moment magique !! je l'avais filmé ! et +++++
et le long de la rivière ! quel beau parcourt !! retenue d'eau et ...
merci pour tes photos qui sont magnifiques j'aime ++++++++
gros bisous beau weekend a +
J'ai fait aussi des photos de tous ces endroits !
Thiers est une ville que j'aime beaucoup...
J'y viens tous les étés !
Bisous SophieBonjour Sophie.
L'inscription résume bien le type d'endroit à l'époque ... "l'enfer" !
Et 140 écluses sur 3 Km ... ben ça alors !
Passe un bon dimanche !
c'est quand meme pitié de voir toutes ces usines désaffectées, heureusement certaines d'elles ont trouvé d'autres vocations. Je ne connais pas du tout Thiers, mais je supppose que cela doit être une belle ville touristique, qui ne connait pas les fameux couteaux de Thiers ?
merci pour cette belle visite guidée d'un lieu magique
bon dimanche
9quelineDimanche 25 Février 2018 à 16:10Bonjour, vous nous offrez un reportage qui correspond bien à la ville que je connais et à la gloire de la coutellerie: Thiers s'anime avec les touristes, je l'ai redécouverte un jour en famille en août, et on a un point de vue superbe sur le Puy de Dôme par temps clair.
Coucou Sophie,
nous avons bien sûr visité Thiers en descendant vers le Livradois, et j'ai l'impression de refaire le trajet que nous avions fait.
Pourtant entre midi et 2, nous étions sous la pluie et ensuite le soleil est sorti. Mais nous avions aimé et pourtant nous étions au printemps fin avril..
Mais tes clichés sont bien plus beaux et redent mieux l'ambiance. Mais moi aussi j'attends que les rues soient vides pour prendre des photos.
Oui tu as trouvé pour mon article mais chut!
Bisous de Sylvie.
Bonsoir Sophie
Je ne connais pas la ville mais les couteux sont bien connus, on ne peut pas passer à côté quand on est dans cette ville
Tu as fait une belle balade
Je te souhaite une bonne soirée, bisous
bonsoir,
un site chargé d'histoire , où le savoir faire et l'artisanat à encore disparu laissant les abords de cette rivière, dans un drôle d'état.
ton reportage est très bien fait et intéressant, moi qui parcours la France toujours à la recherche de certaines histoires, je note ce nom et qui sait.
bonne semaine
à bientot
Bonjour Sophie,
Un site chargé d'histoire que tu as parfaitement mis en valeur ,
je ne connaissais que les couteaux, que d'autres découvertes grâce à toi.
Bonne journée ,
bises de Christiane
Bonjour Sophie
Finalement pas très gai ce reportage mais les photos des bâtiments aujourd'hui déserts font apparaître le passé industrieux de la ville avec cette atmosphère si particulière de l'époque On ne peut ignorer dès lors, les conditions de vie et de travail de tous ceux qui sont passés par là.
Bises
Bonjour Sophie,
Je ne connais pas du tout. Je sais juste que c'est la ville de la coutellerie..
Grâce à toi, je sais pourquoi ce nom de "ville noire".
Un billet bien documenté et de jolis clichés.
Merci à toi.
Bon début de semaine. Je t'embrasse
Bonjour, l'automate est imposant, ça doit être quelque chose quand il se met en route, je te souhaite une bonne soirée, bisous
17Philippe DebièveLundi 26 Février 2018 à 19:20Bonsoir Sophie, l'avantage avec les blocs c'est que l'on voyage un peu partout, du Nord au Sud, de l'Est à l'Ouest... je découvre ici un patrimoine insoupçonné grâce à ta très belle série de clichés et bien documentés, merci.
Salut Sophie,
Tout le monde connait la référence de la ville, le couteau.
Pour ce qui est de la beauté des lieux, je ne sais pas pourquoi, mais ça semble encaissé, et triste.
Je me trombe peut-être.
Bonne soirée.
Bises.
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Bonjour Sophie,
Reportage très complet et documenté. Je me suis rendue à Thiers il y a deux ans, et je n'ai pas du tout aimé l'ambiance. On dirait une ville morte, la plupart des devantures de magasins sont fermées et le centre est vide, à part quelques touristes qui viennent acheter des couteaux. Tu as en tous cas photographié de beaux endroits.
Bises et bon week-end.
Je ne sais pas à quel moment de l'année tu y es allée . Quand j'ai fait ces photos , c'était fin septembre et le centre -ville était très animé , pas de boutiques fermées ...Au point que ce n'était pas évident de faire des photos de rue , il fallait s'armer de patience !
J'y suis allée en été, et s'il y avait du monde dans la zone commerciale, rien dans le centre ville, à part comme je te l'ai dis quelques touristes dans deux magasins de coutellerie ouverts.