•  

    Le tableau du samedi : les animaux de la ferme .

     

    Aujourd'hui , cela m'a amusée de choisir  , parmi les animaux de la ferme pouvant avoir inspiré les peintres , celui qui ne vient pas tout de suite à l'idée parce qu'on a tendance à lui attribuer à tort la responsabilité d'une hygiène déplorable . Je veux parler du porc , ce bon vivant replet, qu'on voit encore parfois et qu'on entend s'exprimer goulument dans les vraies campagnes .

    J'ai donc choisi le célèbre Gardien de Porcs en  Bretagne , de Paul Gauguin  (1848-1903 ).

     

     

    Le tableau du samedi : les animaux de la ferme .

    Huile sur toile ,  1888 .

    74x 93 cm .

     

    Gauguin a peint cette toile au cours de son second séjour à Pont-Aven .

    C'est un tableau de genre , empreint d'un certain pittoresque . Il reflète une sympathie - un peu d'envie , qui sait - pour la simplicité de la vie paysanne que Gauguin pensait peut-être sans problèmes ."J'aime la Bretagne , écrivait -il  à un ami , je trouve ici l'état sauvage et primitif . Quand mes sabots retombent sur ce sol de granit , j'entends le son sourd , mat et puissant que je cherche en peinture ."

    On trouve déjà dans ce tableau un peu de la  la palette du Gauguin ultérieur , pourpres et  roses juxtaposés , sa façon d'employer les couleurs pour elles-mêmes , et son style futur se laisse déjà deviner .

     


    17 commentaires
  •  

    Le tableau du samedi : la lumière . 3 .

     

    Aujourd'hui je vous propose  trois tableaux de Claude Monet ( 1840-1926  ) qui sont de superbes  variations sur la lumière et l'allégresse estivales .

     

    Le tableau du samedi : la lumière . 3 .

    La Promenade , 1876 .

    Huile sur toile .

    100 x 80 cm .

     

    Ce tableau représente Camille , l'épouse du peintre , accompagnée de leur fils .Tous deux semblent venir de l'apercevoir et se tourner vers lui . Le ciel est bleu et le soleil éclaire les petits nuages d'un blanc éclatant et les herbes folles .La brise fait virevolter la robe légère de la jeune femme et le voile de son chapeau dont la lumière souligne les ondulations , comme elle blanchit le dessus de l'ombrelle et projette sur le tissu de la robe et sur le visage de la jeune femme le reflet doré de l'herbe fleurie .

    Le sujet est en contre-plongée , ce qui lui donne encore plus de relief .

     

     

    Le tableau du samedi : la lumière . 3 .

     

    Femme à l'ombrelle  tournée vers la droite , 1886 .

    Essai de figure en plein air .

    Huile sur toile .

     

    Le tableau du samedi : la lumière . 3 .

    Femme à l'ombrelle , tounée vers la gauche .

     

    Monet a repris ce sujet dix ans plus tard .Cette fois , c'est Suzanne  Hoschédé , la fille de sa deuxième épouse , qui pose ( Camille était décédée d'un cancer) .

    Monet utilise encore la contre-plongée . Comme La Promenade , ces tableaux ont été peints sur le motif et nécessité que la jeune fille pose longuement , ce qui n'est pas si facile quand on tient une ombrelle , qu'il fait chaud et qu'on porte un corset très serré , à la mode de l'époque . On rapporte que la jeune fille s'était évanouie . Sur le premier tableau , elle se tient très droite , mais sur le deuxième , elle fléchit et appuie le manche de son ombrelle sur son épaule .

    Son visage est à peine esquissé . Ce qui compte c'est la splendeur  de la lumière qui projette sur la robe des éclats moirés qui rappellent ceux des nuages .

    Suzanne devait mourir à 30 ans , en 1899 et Monet ne vendit jamais ces deux tableaux qui étaient devenus iconiques pour son épouse .


    11 commentaires
  •  

     Cette fois , j'ai choisi deux tableaux où le peintre utilise la lumière pour attirer l'attention du spectateur sur un personnage .Mais l'impression produite est très différente .

     

    Georg Friedrich Kersting (1785-1847 )

    1814 .Huile sur toile 47,5 x37 cm .

    Jeune homme lisant à la lumière d'une lampe .

     

    Ici , le spectateur a été introduit semble-t-il jusqu'au seuil de la pièce  où un homme est absorbé  dans la lecture .La lumière projetée par la lampe  éclaire une partie du sol , les arêtes des meubles et  dessine au mur des figures qui sont , avec la silhouette élégante de la lampe , la seule fantaisie de la pièce plutôt austère . L'atmosphère est studieuse et le lecteur n'aura aucun sujet d'être mécontent qu'on le surprenne  ainsi , pas plus que le spectateur ne se sent indiscret.

     

    Kersting est un peintre allemand issu de la petite bourgeoisie .Il avait étudié à l'Académie de Copenhague avant de s'installer à Dresde où il se lia amitié avec le peintre romantique C.D. Friedrich.

    Il peignit dans des tableaux sobres des intérieurs - un genre créé par les peintres néerlandais du XVIIème siècle et représenta la vie intellectuelle des très riches des petits-bourgeois du début du XIXème siècle .

     

     

    Le tableau du samedi : la lumière . 2 .

    Edward Hopper (New-York ,1882-1967)

    Fenêtre de nuit .

     

    Avec ce tableau , le spectateur , qui découvre la scène alors qu'il est en contrebas caché par l'obscurité  a l'impression d'être amené par le peintre à jouer les voyeurs .

    Trois fenêtres d'angle intensément éclairées (la lumière , intense , rebondit sur la petite corniche en-dessous ) forment un triptyque et celle du milieu laisse voir une jeune femme en combinaison rose dans sa chambre . Elle se penche en avant et le tissu léger de son vêtement laisse apercevoir ses formes .

     

    Le tableau du samedi : la lumière . 2 .

     On imagine qu'elle est en train de se déshabiller . Peut-être fait-il chaud car l'une des fenêtres est ouverte et le voilage léger  s'engouffre à l'extérieur ; elle a omis de les obturer  et son intimité est en pâture offerte à tous les regards indiscrets , ou pire . Le tout donne une impression de solitude et de vulnérabilité .

     


    18 commentaires
  • Le tableau du samedi : la lumière .

     

    Un très beau et très vaste sujet : la lumière .

     

    Aujourd'hui , peut-être serez- vous  comme moi fascinés par ce tableau de Rembrandt :

     

     

    Le tableau du samedi : la lumière .

     

    Rembrandt (Leyde 1606-Amstreddam 1669 )

    Le philosophe en contemplation .

    Ou aussi  : Le philosophe en méditation .

    Huile sur bois , 24x34 cm .

    Le Louvre .

     

    Ce tableau de petites dimensions donne une étonnante  impression d'ampleur de la pièce où ce vieillard est assis .

    Toute l'attention se concentre lui , assis dans la lumière venue de la fenêtre et qui vient mourir sur l'escalier hélicoïdal qui délimite l'espace où il est immobile ,  plongé dans ses pensées .

    Ce n'est que dans un second temps que le regarde se porte vers une autre source de lumière qui vient de la cheminée à droite du tableau , où une femme tisonne le feu .

    A y regarder de plus près , on a l'impression que l'espace délimité par la lumière est concave , et il  fait penser à un oeil dont la pupille serait le plat accroché au mur , ce qui donne une atmosphère étrange et presque surnaturelle  .

    Ce tableau a suscité plusieurs interprétations .

    D'abord quant à son attribution , mais finalement on est revenu à Rembrandt .

    S'agit-il vraiment d'un savant à l'étude , d'un philosophe qui médite , ou de quelqu'un qui prie?

    En fait c'est vraisemblablement  d'un personnage d'un livre de l'Ancien Testament , Tobit , attendant le retour de son fils Tobie qu'il avait envoyé régler des affaires .En cours de route celui-ci avait rencontré l'archange Raphaël qui , sans tout d'abord lui révéler son identité , lui avait enseigné , entre autres choses déterminantes pour sa vie , comment rendre la vue à son père .

    La confusion est venue  de l'existence d'un autre tableau qu'on attribuait (faussement ) à Rembrandt et qu'on croyait être le pendant de celui qui nous intéresse ici . Il s'intitulait "Escalier tournant avec un vieillard assis " , ce vieillard étant manifestement plongé dans l'étude

    Ce tableau est encore plus frappant  avec cette explication ,  cette opposition cécité/lumière .

    Mais on comprend aussi si on s'attache à la première interprétation , le jeu de la lumière et de l'ombre créée par les méandres de  l'escalier pouvant symboliser les tribulations de la pensée et les arcanes de l'inconscient .


    12 commentaires
  • Le tableau du samedi : la couleur jaune . 2 .

     

    Cette fois j'ai choisi des tableaux du peintre allemand August Macke (1887-1914) .

    Ce peintre est connu comme un des représentants du bref mouvement Le Cavalier Bleu .

    Au cours de sa brève existence il voyagea à le rencontre d'autres peintres et d'autres styles et subit l'influence de l'Impressionnisme puis du Fauvisme et du cubisme chromatique de Delaunay . 

    Au printemps 1914, il effectua un voyage en Tunisie et au Maroc en compagnie de Paul Klee et de Louis Moillet et c'est au cours de ce périple qu'il réalisa les aquarelles  que j'ai choisies ici :  

     

     

    Le tableau du samedi : la couleur jaune . 2 .

    Marché à Tunis .

    Crayon et aquarelle sur carton . 29 x 22,5 cm .

     

    Vivacité des couleurs , simplification des formes  . Beaucoup de vie et de spontanéité et de couleur locale . Le dépaysement est immédiat .

    Les déclinaisons de  jaune ensoleillent  toute la scène et apportent  un authentique exotisme sans qu'on ait l'impression que le peintre force le trait dans un but démonstratif .

     

    Le tableau du samedi : la couleur jaune . 2 .

    Le café turc .

     

    August Macke fut mobilisé en août 1914 Il mourut le 26 septembre 1914 au front .

    Il laisse plus de 500 oeuvres .

     

     

     

     


    12 commentaires
  •  

    Le tableau du samedi  . La couleur jaune - 1 -

     

    C'est une bonne idée d'avoir choisi ce thème de la couleur jaune lorsque l'hiver touche à sa fin : n'est-ce pas la couleur solaire par excellence ?

     

    On ne l'a pas toujours considérée ainsi et ce fut longtemps une couleur utilisée pour symboliser la traitrise , l'opprobre , et l'abominable étoile jaune en fut une application honteuse et barbare .

    Je me suis tournée vers le côté solaire de cette couleur pure , la plus ardente de toutes et j'ai tout de suite pensé à William Turner (Londres 1755-1851) .

     

    Le tableau du samedi  . La couleur jaune - 1 -

    William Turner .

    Plage de Calais à marée basse . 1830 .

    Huile sur toile  68,8 x103,8 cm .

     

    Nous  considérons aujourd'hui ce peintre comme l'un des grands précurseurs de l'Impressionnisme .

    Ce fut un des artistes  les plus prolifiques de son temps , malgré l'incompréhension de ses contemporains qui ne le découragea pas .

    Il voyagea beaucoup : Angleterre , Ecosse , Irlande , Hollande ,  Allemagne , Italie ...En France le Louvre lui permit d'appronfondir  ce qu'il connaissait des marines hollandaises et de s'imprégner entre autres des oeuvres de Claude Lorrain .

    Ses peintures comme ses aquarelles étaient pour lui le moyen d'exprimer sa vision personnelle . Il s'intéressait particulièrement aux forces de la nature , aux éléments déchaînés , ce qui apparait spectaculairement dans ses représentations romantiques de naufrages , ou d'incendie .

    Ses oeuvres donnent une impression de spontanéité  qui nous capte .

    Ses nuances de jaune , puisque c'est le sujet ici , sont bien plus que des couleurs , ce sont  la lumière même de la scène représentée et c'est fascinant !

     

    Le tableau du samedi  . La couleur jaune - 1 -

     

    Le tableau du samedi  . La couleur jaune - 1 -

     


    15 commentaires


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique