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Par pulsatilla le 11 Février 2016 à 09:28
Alors que les humains confinés dans leur logis cherchent , dit-on , l'âme soeur sur Internet , là- bas , sur l'eau ridée par le vent , un grèbe lançait son cri d'appel , plein d'espoir .Il traçait rapidement des sillons sur les eaux encore froides , scrutant à droite et à gauche ...
Après plusieurs jours de ce manège , le miracle s'est accompli .
C'est aux jumelles que j'ai découvert les amoureux en train de se faire des grâces . Le soleil allait presque se coucher et il faisait froid , mais le monde était à eux .
Ils étaient beaucoup trop loin pour mon objectif et j'ai dû me contenter de silhouettes , mais elles étaient très parlantes .
Il me reste à espérer qu'ils renoncent à bâtir leur nid au même endroit que l'an dernier : trop directement exposé aux nuisances des pêcheurs contrevenant aux interdictions , et surtout aux photographes qui restent piqués des heures durant dans le seul endroit possible pour réussir de belles photos :l'oiseau qui couvait quitte le nid et n'y retourne pas tant qu'il se voit épié . . Les oeufs restent à découvert trop longtemps et certains n'écloront jamais .Mais le photographe s'en moque , dans la bonne conscience que lui donnent sa tenue tempête - du - désert et le camouflage de son objectif , concessions suffisantes à ses yeux !
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Par pulsatilla le 9 Février 2016 à 09:59
Des carrières désaffectées transformées en écopole .
En partie seulement , une zone est encore exploitée : paysage sonore et visuel hybride ...
Des sentiers , des affûts , des clôtures , des endroits sauvages , d'autres qui le sont moins: tout est fait dans l'espoir que les humains ne gênent pas la faune de passage ou en train de se sédentariser . Mais les pêcheurs s'en moquent .
Des promeneurs à pied , à cheval ou à vélo , des observateurs de la LPO avec leur savoir et leurs longues-vue , des photographes sérieux et graves , précédés de leurs lourds objectifs ...
Et moi , avec mon 300mm ...
La petite presqu'île où les oiseaux se croient tranquilles est beaucoup trop loin mais si je ne prends pas des photos dignes de ce nom , je regarde naître les saisons .
Juste avant que la tempête ne se lève , moi qui regrettais la mort du vieux cygne qui avait si longtemps glissé sur ces eaux , je n'en croyais pas mes yeux de voir qu'un nouveau était apparu : comment se fait-il qu'il ait atterri là tout seul et va-t-il rester ?
La petite presqu'île était le siège d'un congrès de hérons .J'en ai compté 15 , immobiles comme des statues alors qu'autour d'eux allaient et venaient quelques cormorans qui avaient l'air de ne pas vouloir déranger ces penseurs .
Dans un autre endroit passait et repassait sur les eaux désertes un grèbe célibataire lançant des appels impérieux dans le silence et regardant tout autour de lui avec les yeux de l'espoir .
Et , petit cadeau du sort , un martin -pêcheur a fait une courte halte sur un buisson ...
Ces jours-ci , le vent fait qu'il n'y a guère que les cormorans qui soient visibles ..
Vivement que le calme revienne .!
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Par pulsatilla le 3 Février 2016 à 12:16
Au fil des saisons , je le voyais de loin glisser sur les eaux des anciennes gravières ...
Seul , irrémédiablement seul ...
Un amoureux des oiseaux m'avait dit qu'il avait eu les ailes rognées et qu'il ne pouvait plus voler ...
D'où venait-il , avait-il vraiment subi des sévices , je ne l'ai jamais su mais j'avais toujours le coeur un peu serré en contemplant sa silhouette gracieuse ...
J'étais heureuse de la présence de cet oiseau mythique dans un tel lieu parmi les reflets des bâtiments des gravières encore en exploitation , et ceux des roselières qui font oublier la vie citadine pourtant si proche . J'aurais souhaité pour lui un plus bel écrin , celui qu'on imagine dans les poèmes qui lui sont dédiés .
Etonnée de ne plus le voir , j'ai appris qu'il était mort , de vieillesse , m'a-t-on dit , à moins ,a-t-on ajouté , qu'il n'ait avalé quelques plombs de chasse (?)
Je suis triste et je lui dédie le début de ce texte de Jules Renard :
" Il glisse sur le bassin comme un traîneau blanc , de nuage en nuage .Car il n'a faim que des nuages floconneux qu'il voit naître , bouger et se perdre dans l'eau . C'est l'un d'eux qu'il désire . Il le vise du bec et il plonge tout à coup son col vêtu de neige .
Puis tel un bras de femme sort d'une manche , il le retire , il n'a rien .
Il regarde : les nuages effarouchés ont disparu .
Il ne reste qu'un instant désabusé car les nuages tardent peu à revenir et , là-bas , où meurent les ondulations de l'eau , en voici un qui se reforme .
Doucement , sur son léger coussin de plumes , le cygne rame et s'approche . Il s'épuise à pêcher de vains reflets et peut-être qu'il mourra , victime de cette illusion , avant d'attraper un seul morceau de nuage ."
Le voici, maintenant de l'autre côté du miroir ...
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Par pulsatilla le 30 Janvier 2016 à 09:24
En lisière du lac d'Aydat ,la Zone Humide , aménagée avec tact et mesure dans un beau paysage , est en toute saison un lieu d'observation très agréable et même si la faune n'y est pas encore très abondante , il y a parfois de jolies surprises .
Mais le dimanche , il y a affluence ...
C'est ainsi que j'ai vu , au milieu d'une petite troupe d'admirateurs , un adulte qui parlait très fort et qui , du geste auguste du semeur, lançait aux canards le contenu d'un interminable sac de croûtons : dans l'eau , on se battait dru et c'est le spectacle de cette empoignade féroce qui ravissait les spectateurs :"T'as vu celui -là , ah! le saligaud , c'est toujours le même qui cogne , qu'est-ce qu'il est mauvais ...!"
J'espère que si on expliquait au public la nocivité de cette nourriture et si on mettait des panneaux d'interdiction , il n'y aurait plus ce genre de scène . On devrait le faire vite car les sorties de restaurants risquent d'être délétères ...
Et comme il serait dommage de transformer ces fiers et joyeux canards en avides mendiants ...
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Par pulsatilla le 17 Décembre 2015 à 09:18
Aux anciennes gravières , tout le petit monde que j'observe habituellement s'est volatilisé depuis quelque temps :ni bernaches , ni cormorans , ni grèbes , ni hérons...Seuls les foulques sont restés fidèles ...
J'allai donc voir ailleurs , à la Zone humide d'Aydat (dont je vous avais parlé ici ) ce qui se passait .
Le temps était gris et exceptionnellement doux .
Sur le lac , des pêcheurs tentaient leur chance .
La zone humide , après l'affluence de l'été , a retrouvé son calme .
Un groupe d'observateurs , lourdement harnachés , cherchait en vain l'oiseau rare qui lui avait été signalé dans les parages . Les visages étaient un peu déconfits mais l'espoir toujours là ...
Une cane riait sous cape ...
Une modeste petite poule d'eau et sa famille glissaient furtivement dans les hautes herbes ,véritable forêt vierge pour elles , en pépiant tout bas .
Monsieur Colvert essayait de battre son record d'apnée dans une eau délicieusement onctueuse à son goût
Tandis que Madame essayait ses Louboutin sur la glace qui restait de la nuit ...
J'entendais un drôle de bruit , comme si un gros malpoli se tapait la cloche goulûment en claquant de la langue et des mâchoires .
Et soudain je le vis , le gros pépère , qui se régalait ...
Puis ce dodu ragondin partit nonchalamment vaquer à d'autres occupations ...
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