C'est toujours intéressant   d'aller à la découverte des petits villages de la France profonde , loin des grandes villes et de leurs banlieues envahissantes - enfin , c'était , avant la pandémie ...Parce que maintenant , confinement ou pas , ce serait du sans-gêne et de l'égoïsme !

Si modestes soient-ils , ils ont toujours quelque chose à raconter avec leur petit patrimoine encore debout , leurs  églises qui ont tenu tête au temps et à l'intolérance des hommes ,  leurs vieux châteaux plus ou moins  vivants , leurs maisons de pierre , leurs petits jardins exubérants comme autrefois , qui nous rappellent les petits pois sucrés mangés  crus dans notre enfance , l'odeur des gelées de cassis ,  des confitures de tomates et des clafoutis maison .

Au-dessus du porche  de la petite église , blottie au fond d'une rue . (Pièta du XVIème siècle )

Sur la porte d'un petit jardin proche de la fontaine .

Photos prises à Collanges (63)  , village de 158 habitants au sud d'Issoire ,  en juin 2018 .

Les fenêtres agrémentent nos flâneries le long des rues .

Elles nous racontent bravement  l'âge des maisons 

Elles nous donnent parfois des envies de cultiver l'épicurisme  envers et contre tout

La fantaisie et la poésie y surgissent soudain  pour  nous redonner  de l'énergie

Parfois le seigneur des lieux nous toise de toute sa superbe de Tigre du foyer

Certaines vous donnent le désir  de  vous réveiller tôt le matin derrière leurs vitres  que vous ouvririez sur de l'air pur et des chants d'oiseaux ...

Elles sont parfois délicieusement provinciales et désuètes et laissent imaginer des vies telles que dans les romans du dix-neuvième siècle ...

Parfois on ne les ouvre plus jamais ou elles sont béantes sur le vide : alors  l'imagination s'envole ...

"Ce qu'on peut voir au soleil est toujours moins intéressant que ce qui se passe derrière une vitre .Dans ce trou noir ou lumineux vit la vie , rêve la vie , souffre la vie ." 

Charles Baudelaire .  Extr . de  Petits poèmes en prose .

C'est l'un des titres du dernier album de Francis Cabrel qui m'a suggéré cette série ...

Sur une départementale qui grimpe à travers les bois , non loin du village de Compains , on passe devant cette petite chapelle sans nom -du moins je ne l'ai pas trouvé .

Jusqu'à cette année  ,solitaire et romantique , elle se cachait encore un peu parmi les feuillages .

Mais depuis , on l'a un peu déshabillée , et elle a perdu de son charme .

Un peu plus loin , en prenant un petit chemin , est signalée une  chapelle circulaire que je ne connaissais pas :  la Chapelle Saint-Gorgon ( 1843 ) .

 Comme je n'en étais pas loin de Besse , j'ai décidé de pousser jusqu'à la chapelle de Villetour pour la voir dans sa parure rousse.

Arrivée au hameau de La  Villetour où chantonne  la toute jeune Couze Pavin , je suis allée voir les quelques créations en trachyandésite qu'on aperçoit dans l'herbe en franchissant un petit pont et  dans  lesquelles des artistes ont voulu évoquer selon leurs dires  les "secrets millénaires cachés dans les roches de l'écorce terrestre "...

En voici deux :

Le baiser .

Conservation politique . (???)

 L'oeil est attiré aussi par une mini-grotte devant laquelle on peut lire un panneau explicatif destiné à la jeunesse curieuse : "Cette cavité s'est créée lorsque la lave de surface a refroidi au point de devenir dure et celle de dessous a continué à couler .A la Réunion on parle de tunnels de lave .Ici la lave n'a as créé de tunnels, juste quelques avitéspeu profondes tout au long de la Couze Pavin .Cette pierre est de la trachyandésite . C'est de la lave qui est sortie de terre et a refroidi . Les homes 'ont utilisée pour leurs maisons . On ne la trouve que dans la chaîne des Puys et le Sancy .La plus célèbre est la pierre de Volvic .

La chapelle de  La Villetour (1565 ) , pas encore très automnale , somnole près de sa source en compagnie de sa "chapeloune ".Celle-ci est toujours fleurie ...

"

                                                                                                                                                                                          2016

Un groupe de randonneurs a actionné sa cloche , pour la réveiller ...

Une dernière fleur nous tire sa révérence .

Il y a eu l'empereur Frédéric Barberousse .

Moi , je suis Barbeverte , le Roi Lion .

L'été me pare de cette barbiche  , l'éternelle jeunesse , en somme !

Cela ne déplaît pas à ma voisine la sirène  , qui sourit ...

Mon frère qui me tourne le dos ne se doute de rien ...On me dit qu'il est resté glabre .

Et le pigeon reste à l'écart la haut : il se demande si c'est contagieux !

Chaque année  ce phénomène se produit  , et chaque année , c'est nettoyé .Mon intention n'est  pas de dénoncer quoi que ce soit !

Si beaucoup ont été démolis ou se sont écroulés au fil du temps , les fours à pain d'antan , encore debout , ou mieux ,  entretenus ou rénovés , sont un élément attachant du petit patrimoine rural du Puy-de-Dôme .

Jusqu'à la Révolution , les paysans faisaient leur pain soit dans un four individuel, soit dans un four communal , soit dans le four appartenant au seigneur et dans ce cas , c'était obligatoire . Cela dépendait de la province et de l'importance de la seigneurie .

Le seigneur devait entretenir le four et le chemin y conduisant , moyennant une redevance (four banal ).

Parmi les fours qui subsistent , certains sont encore allumés quelquefois dans l'année , et notamment pour les fêtes du pain . Les habitants peuvent y apporter à cuire leurs pompes aux pommes , leurs tourtes et leurs pâtés .

Dans les hameaux et même les villages , il est parfois difficile de photographier ces fours lorsque rien n'est fait pour les mettre en valeur -c'est un euphémisme ...Poubelles , poteaux électriques , véhicules divers son les grands ennemis !

En voici quelques unes , encore tout pimpants !

Four banal de Villeneuve-Lembron , à côté du château .

Four du petit hameau de Champclos (Pignols ), dont le nom évoque les tournois du Moyen-Age .

Celui du hameau de Peyreret (Montmorin ) , avec sa croix .

Dans un hameau proche d'Antoingt .

Celui-ci se situe dans un hameau de Saint-Victor-la Rivière , au Breuil ., à 1000m d'altitude .

Il fait plaisir à voir dans son écrin de passeroses , à côté de l'abreuvoir fleuri lui aussi , et avec ses abords soignés .