Pour illustrer ce thème , il y a l'embarras du choix .

C'est en pensant actuellement à quelqu'un que beaucoup d'entre vous connaissent et qui est actuellement dans le chagrin que j'ai choisi le côté solaire du couple . Et il m'a semblé que Marc Chagall ( 1887-1985 ) était un de ceux qui l'ont le mieux exprimé .

Il est né près de Vitebsk en Biélorussie et naturalisé Français en 1937 , son oeuvre ne se rattache à aucune école , même si on peut la rapprocher du Surréalisme . Inspiré de la tradition juive et du folklore russe ,Chagall élabore sa propre symbolique .peinnture sur toile , gravure , sculpture , peinture sur vitrail , poésie , son oeuvre est protéiforme .

Pour en revenir au sujet d'aujourd'hui , Bella Rosenfeld (1899-1944) la première épouse de Chagall  est présente dans toute son oeuvre .

Il raconte leur première rencontre dans son autobiographie .

Elle eut lieu au cous d'une visite qu'il rendait à Théa , une jeune fille dont il se croyait amoureux .

Tandis qu'il conversait avec elle , on sonna à la porte .C'était Bella , une de ses amies qui , se rendant compte que Théa n'était pas seule , prit congé .Un peu plus tard , Marc et Théa sortirent  et la rencontrèrent sur un pont . Elle était seule et Chagall se rendit compte à l'instant que ce n'était pas avec Théa qu'il voulait vivre mais avec Bella : "Son silence est le mien , ses yeux , les miens .C'est comme si elle me connaissait depuis longtemps , comme si elle savait tout de mon enfance , de mon présent , de mon avenir ; comme si elle veillait sur moi , me devinait du plus près bien que je la voie pour la première fois . Je sentis que c'était elle ma femme ; son teint pâle , ses yeux , comme ils sont grands , rons et noirs  ! Ce sont mes yeux , mon âme .Théa me parut indifférente , étrangère .Je suis entré dans une maison nouvelle , j'en suis inséparable . "

Le coup de foudre fut réciproque . Ils se marièrent en 1915 .

Bella mourut en 1944 d'une infection virale foudroyante , alors qu'ils étaient réfugiés aux Etats Unis . Chagall , prostré , restera près d'une année sans peindre .Au-delà de la mort , il gardera avec elle un lien indéfectible , elle restera sa muse bien qu'il y eût d'autres femmes dans sa vie 

L'anniversaire . 1915 .

Au-dessus de la ville . 1918

Le paysage bleu .

Les amoureux en rose . 1916 .

Les amoureux .1916 .

Deux visages à la fenêtre . 1955-56

Les amoureux aux marguerites . 1949-1950 .

C'était dans les anciennes gravières  proches de chez moi , avant les aménagements  du sentier en confortable piste cyclable , désormais très fréquentée. Même si je m'y tordais un peu les pieds , j'appréciais  le caractère encore un peu sauvage de cet endroit . Quelques souvenirs :

Les sirènes chantaient là-bas vers les îlots ,

Une harpe d'azur soupirait infinie ,

Les flots voluptueux ruisselaient d'harmonie

Et les larmes montaient aux yeux des matelots .

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Vers les lointains ,fleuris de jardins vaporeux ,

Le  vaisseau s'en allait enveloppé de rêves

Et là-bas- visions- sur l'or pâle des grèves , 

Ondulaient vaguement des torses amoureux .

( Albert Samain . Les  sirènes . Extraits . )

Souvenir d'enfance quand , l'imagination nourrie aux contes et légendes , on rêvait de  créatures mystérieuses vivant dans les profondeurs des eaux .

Cette fois-ci , j'ai choisi la transparence de la brume , pour sa poésie , son côté onirique et le mystère qu'elle laisse planer .

Et je me suis tournée vers un peintre contemporain  que j'ai découvert à l'occasion de cette recherche : Franck Gervaise  ( https://www.facebook.com/franckgervaise ).

Voici comment il se définit : "Au-delà de ce que je représente , que ce soit des arbres, des bords de mer ou des villes , le véritable sujet de ma peinture , c'est la lumière , la recherche d'une lumière singulière par le biais de la couleur , la couleur étant au service de la lumière ."

il habite à Vannes et a d'abord exercé la profession d'architecte avant de franchir le pas et de se décider à ne plus résister à son attrait pour la peinture . Depuis 1997 , il expose en Bretagne mais aussi à Paris .Il pratique le pastel à l'huile et aussi l'huile et l'acrylique .

Pégase dans la brume . 2018 .

Pastel à l'huile  , 48x32 cm .

Roman dans la brume électrique . 2018 .

Pastel à l'huile , 42 x 38 cm .

Les fables de la Fontaine sont de véritables petites comédies  et pourtant les rares fois où il a tenté d'écrire pour la scène , ce furent des fours . On raconte même que pour sa deuxième pièce , les comédiens n'osèrent pas rejouer le lendemain de peur  de se faire lyncher . Le format de la fable convenait mieux à son style incisif .

Il avait l'art de camper en quelques mots des portraits qui faisaient mouche , comme dans le Héron .

Choisir cet oiseau pour symboliser l'attitude dédaigneuse était une bonne idée et il a su  la mettre en oeuvre en quelques mots assez  précis et drôles pour susciter l'intérêt pour l'enseignement qu'il en tire  .

Un jour sur ses longs pieds allait je ne sais où

Un héron au long bec emmanché d'un long cou .

L'onde était transparente ainsi qu'aux plus beaux jours;

Ma commère la carpe y faisait mille tours

Avec le brochet son compère.

Le héron en eût fait aisément son profit.

Tous approchaient du bord , l'oiseau n'avait qu'à prendre;

Mais il crut mieux faire d'attendre

Qu'il eût un peu d'appétit ⟨ – – ⟩

Après quelques moments l'appétit vint : l'oiseau

S'approchant du bord vit sur l'eau

Des tanches qui sortaient du fond de ces demeures .

Le mets ne lui plut pas , il s'attendait à mieux < – – >

Moi des tanches , dit-il , moi Héron que je fasse

Une  si pauvre chère ? Et pour qui me prend-on ?

La tanche rebutée il trouva du goujon .

Du goujon ! C'est bien là le dîner d'un héron !

J'ouvrirais pour si peu le bec ! aux dieux ne plaise !

Il l'ouvrit pour bien moins ; tout alla de façon 

Qu'il ne vit plus aucun poisson .

La faim le prit , il fut tout heureux et tout aise 

De rencontrer un limaçon  .

Le thème d'aujourd'hui , c'est la transparence , cet effet magique de la lumière , si délicat à restituer à  huile , à l'aquarelle ou au pastel .

Je l'aborderai aujourd'hui par le biais de la pureté qu'elle induit et j'ai choisi deux tableaux de Berthe Morisot  (1841-1895) .

Berthe Morisot :  Le berceau .

Détail .

Berthe Morisot . Dans la véranda .

Transparence délicate des voiles du berceau qui abritent le sommeil d'un bébé dont on devine les rondeurs du visage et le teint délicat .

De même les vitres baignées de lumière de la véranda délimitent l'espace de la fillette  absorbée par une occupation manuelle et l'eau cristalline  dans la carafe sur laquelle le soleil imprime des reflets ajoute encore une note de pureté à la  scène .Et à travers la vitre , le spectateur devine le  jardin profond et enchanté avec les yeux de la fillette .