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Par pulsatilla le 2 Février 2024 à 11:33
C'était dans les anciennes gravières proches de chez moi , avant les aménagements du sentier en confortable piste cyclable , désormais très fréquentée. Même si je m'y tordais un peu les pieds , j'appréciais le caractère encore un peu sauvage de cet endroit . Quelques souvenirs :
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Par pulsatilla le 31 Janvier 2024 à 12:43
Les sirènes chantaient là-bas vers les îlots ,
Une harpe d'azur soupirait infinie ,
Les flots voluptueux ruisselaient d'harmonie
Et les larmes montaient aux yeux des matelots .
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Vers les lointains ,fleuris de jardins vaporeux ,
Le vaisseau s'en allait enveloppé de rêves
Et là-bas- visions- sur l'or pâle des grèves ,
Ondulaient vaguement des torses amoureux .
( Albert Samain . Les sirènes . Extraits . )
Souvenir d'enfance quand , l'imagination nourrie aux contes et légendes , on rêvait de créatures mystérieuses vivant dans les profondeurs des eaux .
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Par pulsatilla le 24 Janvier 2024 à 12:16
Les fables de la Fontaine sont de véritables petites comédies et pourtant les rares fois où il a tenté d'écrire pour la scène , ce furent des fours . On raconte même que pour sa deuxième pièce , les comédiens n'osèrent pas rejouer le lendemain de peur de se faire lyncher . Le format de la fable convenait mieux à son style incisif .
Il avait l'art de camper en quelques mots des portraits qui faisaient mouche , comme dans le Héron .
Choisir cet oiseau pour symboliser l'attitude dédaigneuse était une bonne idée et il a su la mettre en oeuvre en quelques mots assez précis et drôles pour susciter l'intérêt pour l'enseignement qu'il en tire .
Un jour sur ses longs pieds allait je ne sais où
Un héron au long bec emmanché d'un long cou .
L'onde était transparente ainsi qu'aux plus beaux jours;
Ma commère la carpe y faisait mille tours
Avec le brochet son compère.
Le héron en eût fait aisément son profit.
Tous approchaient du bord , l'oiseau n'avait qu'à prendre;
Mais il crut mieux faire d'attendre
Qu'il eût un peu d'appétit 〈 – – 〉
Après quelques moments l'appétit vint : l'oiseau
S'approchant du bord vit sur l'eau
Des tanches qui sortaient du fond de ces demeures .
Le mets ne lui plut pas , il s'attendait à mieux < – – >
Moi des tanches , dit-il , moi Héron que je fasse
Une si pauvre chère ? Et pour qui me prend-on ?
La tanche rebutée il trouva du goujon .
Du goujon ! C'est bien là le dîner d'un héron !
J'ouvrirais pour si peu le bec ! aux dieux ne plaise !
Il l'ouvrit pour bien moins ; tout alla de façon
Qu'il ne vit plus aucun poisson .
La faim le prit , il fut tout heureux et tout aise
De rencontrer un limaçon .
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Par pulsatilla le 10 Janvier 2024 à 12:08
Lorsque le froid revient le vieil arbre devant la cuisine dans lequel sont suspendues les mangeoires pour les oiseaux est très fréquenté , du haut en bas : dans la partie supérieure ce sont les moineaux et les étourneaux mais en bas , il y a du monde aussi : Felix le rougegorge, trois tourterelles et malheureusement , des chats , beaucoup de chats , qui se battent pour avoir l'exclusivité . Et puis , entre les racines apparentes , des rongeurs creusent leurs trous car ils sont eux aussi très friands de graines et de boules de graisse .
Si j'oublie de fermer ma porte de garage il peut arriver que certains en profitent pour rentrer et se régaler de nuit dans le cellier .
Si bien que je leur fais la chasse comme je peux , très aidée cette année dans le cellier par Sasha ravi de cette occupation qu'il s'est arrogée tout seul !
Il est loin le temps où , enfant , je les regardais avec sympathie dans les illustrations des Fables de La Fontaine . J'adorais les y voir personnalisés et cela prolongeait délicieusement toutes les affabulations auxquelles je me livrais en explorant le jardin que je trouvais immense et plein d'une vie secrète à découvrir en catimini .
Il m'arrive de relire La Fontaine et de mesurer combien il était très en avance pour son temps .
Il s'élevait avec force contre l'idée générale que les animaux n'étaient que des machines et il avait compris que si des animaux étaient carnivores , ils l'étaient , contrairement à l'homme , par simple nécessité vitale .
Dans la fable Le Loup et les Bergers , il est question d'un loup " qui fit un jour sur sa cruauté, quoi qu'il ne l'exerçât que par nécessité , une réflexion profonde qui aboutit à la résolution de " ne plus manger de choses ayant eu vie " : "Paissons de l'herbe , broutons , mourons de faim plutôt . Est-ce une chose si cruelle, vaut-il mieux s'attirer la haine universelle ?"
Oui mais ...
" Disant ces mots il vit des bergers pour leur rôt
Mangeant un agneau cuit en broche.
Oh oh ! dit-il , je me reproche
Le sang de cette gent ; voilà ses gardiens
S'en repaissant eux et leurs chiens;
Et moi , loup , j'en ferais scrupule ?
Non , par tous les dieux , non : je serais ridicule ! "
Et La Fontaine de conclure:
Ce Loup avait raison : est-il dit qu'on nous voie
Faire festin de toute proie,
Manger les animaux , et nous les réduirons
Aux mets de l'âge d'or autant que nous pourrons?
Ils n'auront ni croc ni marmite ?
Bergers , bergers , le loup n'a tort
Que quand il n'est pas le plus fort : voudriez-vous qu'il vive en ermite ?
Illustrations prises sur le Net.
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Par pulsatilla le 2 Novembre 2023 à 11:10
C'est en flânant dans les rues de Blesle que ce pimpant trompe-l'oeil qui met à l'honneur la petite épicerie d'antan m'avait fait penser à un poème coloré comme le tableau d'un Fauve , et avec une petite pointe d'autodérision en plus . La poésie du quotidien , pour qui sait la voir ...
Le soleil meurt : son sang ruisselle aux devantures ; et la boutique immense est comme un reposoir
Où sont , par le patron , rangés sur le comptoir ,
Comme des coeurs de feu , les bols de confitures .
Et pour mieux célébrer la chute du soleil ,
L' épicier triomphal qui descend de son trône ,
Porte dans ses bras lourds un bocal d'huile jaune
Comme un calice d'or colossal et vermeil .
L'astre est mort : ses derniers rayons crevant les nues
Illuminent de fièvre et d'ardeurs inconnues
La timide praline et les bonbons anglais .
Heureux celui qui peut dans nos cités flétries
Contempler un seul soir pour n'oublier jamais
La gloire des couchants sur les épiceries .
Vincent Muselli .( 1874-1956 ) Les épiceries ( Les masques ) .
Il y avait une épicerie comme cela dans le village de mon enfance .Toute en profondeur , comme une grotte : la caverne d'Ali Baba . On y trouvait de tout , depuis les poireaux détestés jusqu'aux tissus , mais surtout , en vitrine il y avait d'énormes bocaux remplis de bonbons . je me souviens des berlingots bariolés , des nougats , des gros caramels , des boules de gommes et des guimauves ....
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Par pulsatilla le 19 Octobre 2023 à 12:19
Derrière les ennuis et les vastes chagrins
Qui chargent de leur poids l'existence brumeuse
Heureux celui qui peut d'un aile vigoureuse
S'élancer vers les champs lumineux et sereins ;
Celui dont les pensées comme des alouettes
Vers les cieux le matin prennent un libre essor ,
Qui plane sur la vie et comprend sans effort
Le langage des fleurs et des choses muettes .
Charles Baudelaire .Elévation ( extrait )
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