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    Je dédie cet article à Yannn dont les articles  participatifs nous entraînent joyeusement à la découverte de choses très intéressantes .

    Je partage son  goût des meubles anciens  . armoires , buffets et vaisseliers , secrétaires : quel charme ils ont , ces meubles d'autrefois !

    De nos jours ce penchant n'est pas du tout  TENDANCE , mais tant pis ,

    on ne se refait pas ! ...

    Lorsque j'étais citadine , je fréquentais  les boutiques des antiquaires et tout ce qui pouvait satisfaire ma curiosité . Et  pour me guider j'avais trouvé  une très intéressante série de livres sur les styles français et européens et surtout sur les styles  régionaux ( Collection Plaisir de France .Baschet et Compagnie Editeur) . Les illustrations sont en N&B mais ce sont les explications fournies qui comptent .

    En voici quelques courts extraits eux-mêmes résumés , concernant une de mes régions d'origine  et une de les régions de coeur .

     

    Voici d'abord deux armoires lorraines  , la première que je trouve très séduisante , et l'autre qui me plaît bien moins mais qui réprésente des heures de travail .

    L'armoire , symbole d'aisance paysanne et de bien-être semble avoir existé en Lorraine dès le début du XVIIème mais son emploi ne s'est généralisé que vers 1680-1700 .Elle était autrefois en bois de sapin , très vite supplanté par le chêne .

    C'était le meuble préféré de la ménagère qui y entassait linge et objets précieux .

    L'armoire lorraine est généralement à deux volets qui surmontent deux tiroirs . mais il y a des variantes , suivant la localisation .

    Les plus belles se trouvent dans la région de Metz et plus précisément dans la vallée de la Seille 

      

    Cette armoire provient de la région de Metz .

    Portes divisées par des traverses obliques en 3 compartiments .Mouluration chantournée mais balancée par une décoration florale parfaitement adaptée à ses emplacements et d'une souplesse sans égale . 

     

     

    Des fleurs stylisées s'échappent d'un vase en forme de calice à deux anses . 

     

     

    Dans le bas de l'armoire se retrouve le motif du vase de fleurs .Les tiges viennent enserrer les deux tiroirs principaux et persistent sur la face du tiroir dental plus petit .

     

    Voici un tout autre style : 

     

     

     

    Grande armoire ( H : 2,75m, largeur 2m )  de forme galbée en chêne et noyer , avec placage de loupe et marqueterie . L'alliance du décor incrusté et du décor mouluré se rencontre fréquemment dans les meubles lorrains . Fin XVIIème siècle . Elle a appartenu au conventionnel Merlin de Thionville .

     

    Changeons maintenant de région pour  la Savoie.

    Les meubles savoyards se distinguent par leur robustesse et l'extrême simplicité de leur décoration . Les bois les plus utilisés ont été lé mélèze en montagne , le noyer dans la plaine , beaucoup plus rarement le chêne et le hêtre .

     

     

    Grande armoire garde-robe . La décoration se limite à une triple rangée de  compartiments simplement moulurés au centre desquels s'inscrit une marguerite traitée en creux , dispositif courant en Savoie . 

     

     

     

    Armoire de châlet , en melèze , originaire de la Maurienne .


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    Une dernière petite incursion dans le cahier de mon aïeule , rédigé à la Belle Epoque  .J'ai illustré ces extraits d'images prises sur le Net .

     

    Même si c'était au prix de gros efforts - il faut souffrir pour être belle- et le rester ! - il fallait  pour une femme avoir un teint de rose  et une taille de guêpe .

     

     

     

     

     

     

     

    C'est un peu ce que reflète ce cahier où quelques astuces  de beauté  sont mélangées à des recettes de cuisine et d'autres  pour l'entretien parfait de sa maison . Et on y voit  l'idée qu'on se faisait à l'époque de l'épouse idéale : mère , maîtresse et bonne ménagère .

     

     

    Contre le hâle :

    On bat en neige un blanc d'oeuf .On se couvre le visage avec cette mousse et on laisse sécher , puis on rince avec de l'eau douce (eu de pluie par excellence) .On renouvelle trois fois l'opération de suite : tout hâle disparaît .

     

    Pour avoir les joues rosées ,

    acheter chez un parfumeur une pommade pour les lèvres rouge vif  . Après sa toilette faite , s'en passer un rien sur les joues puis l'étaler en massant doucement avec le doigt . On peut poudrer par-dessus , on obtient un rose plus ou moins foncé .Cela tient toute la journée .Recette expérimentée et inoffensive

     Un étui de pommade coûte 0,65F et dure un an .

     

    L'eau oxygénée

    rend de grands services dans la toilette .Quelques applications sur la peau du cou et des bras la rendent douce et blanche . Comme dentifrice , elle est excellente : une cuiller à café dans un verre d'eau pour laver les dents .

     

    La grossesse :

    Pour éviter de rester fortes du ventre , il faut porter un corset en tissu caoutchouté pendant toute la grossesse .Au quatrième mois , ajouter une ceinture ventrière que l'on porte jusqu'au dernier jour pour éviter les chutes de matrice .Dès que l'on est délivrée , se faire bander très fort et garder cette bande quinze jours . A cet effet on prépare une bande de coton écru lavé auparavant pour l'amollir mesurant 20 cm de hauteur et faisant deux fois au moins le tour du ventre .Bien l'attacher avec des épingles de sûreté .Eviter surtout de remuer dans son lit les premiers jours et rester couchée neuf jours pour le moins .

     

     

    Et pour finir , un clin d'oeil à Mucha qui fait en ce moment l'objet d'une exposition à Paris .

     

    Des astuces de la Belle Epoque .

     


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    Le parfum est star en  période de fêtes de fin d'année .

    Mais  quoi de plus délicat que d'en choisir un pour l'offrir ? C'est si personnel !

    Il y a d'abord le parfum lui-même , cet assemblage subtil qui peut vous donner des ailes ou  carrément vous agresser . Et puis le flacon , doux au toucher ,  qu'on aime contempler  par transparence pour voir la lumière jouer dans l'épaisseur du verre et au coeur du  précieux liquide . Le bouchon lui-même a son importance : il ne doit pas être que platement utilitaire . De même que  boire du champagne dans un verre à moutarde ou  du thé de Chine dans une tasse à gros bords , ce n'est trop emballant !

    Quand j'étais lycéenne , sous prétexte d'acheter pour offrir , j'allais avec une amie  rêver sur  ces merveilles aux Nouvelles  Galeries de ma ville  où il y  avait un très grand  rayon parfumerie , et nous en revenions   avec les  petites  bandelettes-test dûment aspergées que je  glissais   dans les bouquins de classe les plus rébarbatifs pour les rendre consommables sans dormir dessus ! 

    J'ai gardé tous  les flacons qui m'ont été offerts - ceux de ma mère aussi ,  et les ouvrir, lorsqu'ils ont conservé leur odeur, apporte une bouffée de souvenirs heureux ...

    Certains ont gardé un peu de leur contenu , lorsque le pulvérisateur m' a joué de vilains  tours !

    Mais tout cela est d'ordre affectif, je ne suis pas collectionneuse et je n'ai pas conservé les sacro-saintes boîtes sans lesquels actuellement  ils n'ont pas de valeur !

     

    Qu'importe  le flacon ?

     

    Qu'importe  le flacon ?

     

    Qu'importe  le flacon ?

     

    Qu'importe  le flacon ?

     

    Qu'importe  le flacon ?

     

    Qu'importe  le flacon ?

     

    Qu'importe  le flacon ?

     

    Qu'importe  le flacon ?

     

    Qu'importe  le flacon ?

     

    Qu'importe  le flacon ?

     

    Qu'importe  le flacon ?

     

    Qu'importe  le flacon ?

     

    Qu'importe  le flacon ?

     

    Qu'importe  le flacon ?

     

    Qu'importe  le flacon ?

     

    Qu'importe  le flacon ?


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    En découvrant le thème choisi pour le prochain tableau du samedi , les métiers oubliés , j'ai pensé aux brodeuses d'autrefois .

    J'ai conservé une coiffe qui m'avait été donnée quand j'étais petite par une très vieille demoiselle qui me gardait .

     

    La gouline .

     

    "Mademoiselle Marthe " avait dû être très jolie autrefois et je crois qu'elle  était restée célibataire par fidélité à un amoureux fauché par la mort à la guerre , cela se rencontrait encore à l'époque . Elle habitait une petite maison sarthoise et chez elle il y avait de grandes armoires qui sentaient bon la cire -et la lavande quand on les ouvrait . Ce qu'elle faisait  parfois pour me montrer quelques petites merveilles  de son métier d'autrefois  : elle avait été brodeuse .

    Il y avait parmi ses trésors des coiffes qu'on appelait des "goulines" , la goule étant le visage en patois sarthois .On devait encore en porter dans sa jeunesse .

    Par rapport aux coiffes d'autres régions , elles étaient assez simples mais elles étaient plus ou moins brodées et ornées de volants selon la fortune de celle qui la portait .

    Et elle m'avait fait cadeau de celle-ci .

     

    J'ai retrouvé aussi des broderies réalisées sur des morceaux de cotonnade extrêmement fine et découpés dans l' attente d' une utilisation : incrustation dans une nappe peeut-être . Je ne sais pas d'où cela vient , qui les a réalisées  aussi finement  mais ce sont des petits chefs d'oeuvre . Ma mère n'est plus là pour me renseigner...

     

    La gouline .

     

     

    La gouline .

     

     

    La gouline .

     

    La gouline .

     

    Pour revenir à la gouline , elle me rappelle le patois sarthois qui vivait ses derniers beaux jours  à l'arrivé de mes parents dans la Sarthe où ils avaient été nommés parce que c'était alors un département déficitaire en enseignants .

    Des villageois roulaient encore les r , comme on faisait au temps de Louis XIV , leur  vocabulaire était pittoresque et il aurait parfois fallu un lexique si on avait "le comprenouère bouché " ."Asteure " , c'est  pu comme avant ...

    La première fois que ma mère a entendu un gamin de la classe lui demander de sortir pour aller "gâter dl'iau " , il lui a fallu quelques secondes pour comprendre qu'il avait envie d'uriner . Elle venait des Hautes Pyrénées , où elle avait pris l'accent : il a fallu s'adapter de part et d'autre !

    Travailler dur  , c'était "ourser" .

    Recevoir une " berdancée ", c'était prendre une râclée .

    Un tablier , c'était un "devantiau "...

    Les filles , c'était des " fumelles ". les garçons disaient de certaines qu'elles étaient "emballes " ( bêcheuses ) , ou qu'elles avaient "la goule enfarinée "

    Sur la mare du jardin  , il y avait des "  guernouilles " et dans les champs , des couâs (corbeaux ) .

    " Heulà " J'espèrre que vous ne direz pas , en arrivant au bout de cet article qu'il "ne vaut pas un pet de lapin" , ni  que c'est "de la rroupie de sansonnet ."


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    Pas d'accord .Un parfum , quand il est le  fruit de la recherche d'un artiste , mérite un flacon  qui lui ressemble un tant soit peu ...On ne boit pas du champagne dans un verre à moutarde , pas plus qu'un thé subtil dans une tasse à gros bords ! Ce serait ternir la magie de l'instant ...

    Les flacons que l'on conserve , surtout si on prend soin d'y laisser quelques gouttes , restituent encore  mieux que des images , des bribes du passé...

    " Charme profond dont nous grise

    Dans le présent le passé restauré . "

    Baudelaire . Le parfum . 

     

     

     

     

    Et cela ne va pas sans vous  plonger dans la  mélancolie , les jours sombres ...

     

     

    " Mon coeur est un palais plein de parfumes flottants

    Qui s'endorment parfois au creux de ma mémoire,

    Et le brusque réveil de leurs bouquets latents

    -Sachets glissés au fond de la profonde armoire-

    Soulève le linceul de mes plaisirs défunts 

    Et délie en pleurant leurs tristes bandelettes .

    Puissance exquise , dieux évocateurs, parfums

    Laissez fumer vers moi vos riches cassolettes ! "

    Anna de Noailles . Le coeur innombrable .

     

     

    Qu'importe le flacon ...

     

     


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