Ils sortent tous deux de l'ordinaire , ce lépidoptère 

et ce diptère ...

Et ils ont tous les deux quelque chose en commun : leur manière de voler qui les fait ressembler à de minuscules hélicoptères ...

Je n'ai pas beaucoup vu le moro-sphinx cette année .Il se régalait  autrefois  sur le buddleia mauve , mort de vieillesse après avoir fait les délices de nombreux papillons aujourd'hui disparus . 

 Après y avoir goûté en toute objectivité, , il a boudé le blanc qui , à vrai dire , ne plait guère  qu'aux abeilles .

  Le bombyle , quant à lui , ne fait pas le difficile : ce trapu petit velu , nanti d'une belle trompe de 5mm, aime toutes les petites fleurs grêles qui squattent ma pelouse-prairie promue  paillasson haut de gamme et le buddleia lui fait une agréable diversion !

La frissonnante libellule 

Mire les globes de ses yeux

Dans l'étang splendide où pullule

Tout un monde mystérieux .

Cela , cette abondance , c'était au temps de Victor  Hugo ...

Cette année , demoiselles et libellules étaient en bien petit nombre dans ma région . La canicule , la sécheresse , le vent ne les ont pas gâtées ....

On dirait que plus elles se raréfient et plus elles sont farouches , elles s'envolent très haut et vont se poser dans des endroits inaccessibles .Il faut des ruses de Sioux pour les photographier .

Ou plus précisément aujourd'hui  la punaise arlequin (graphosoma italicum ) .

Comme tous les étés , elle s'est prélassée cet été sur les ombellifères .Elle est phytophage et se plait particulièrement sur les carottes sauvages .

Elle est elle aussi protégée des prédateurs par ses couleurs : âcreté et toxicité garanties - et sa mauvaise odeur quand elle se sent agressée (c'est une punaise !)

Elle est jolie tout de même avec ses rayures sur le dessus et  ses pois par en-dessous  !

Ses accouplements sont très longs et peuvent durer la journée , voire plus - mais à la moindre alerte , les partenaires se séparent vite fait !

Il lui faut 36 jours pour parvenir au stade adulte .

Voici les deux dernières étapes de cette mutation .

Ici, on voit le développement progressif des ébauches alaires .

Cette fois , la punaise abandonne définitivement sa dépouille larvaire , elle va acquérir  progressivement sa couleur finale et sa carapace va durcir ...

Il y a eu peu d'insectes cette année , du moins là où j'habite ...

Alors raison de plus pour garder une trace de  ceux qui ont résisté , en espérant que la sécheresse qui perdure  - et les fauchages idiots qu'on a continué à pratiquer,  n'auront pas éradiqué leur descendance .

Parmi les rescapés de cette année : la volucelle zonée ...

Si elle n'est pas apparue  dans mon jardin , je l'ai vue pendant quelques jours sur les panicauts en bordure d'un petit étang désert envahi par les algues .

Malgré les apparences (elle ressemble à un frelon , ce qui dissuade les prédateurs ) elle est totalement inoffensive , étant dépourvue de dard . C'est une mouche ,  un syrphe plus précisément ,  elle  est donc douée pour  le vol stationnaire ...

Elle est toute belle avec ses grands yeux brun-rouge , sa bande jaune sur le front , ses antennes courtes et plumeuses , son thorax brun -roux ,  son abdomen ceinturé de roux orangé , de  noir et de jaune  à l'aspect velouté...

Sur ces photos , ce sont des femelles (yeux bien séparés )

Ce diptère au vol bourdonnant se rencontre de mai à septembre . Les adultes butinent , se régalant du pollen et du nectar des fleurs .Leur trompe se plie et se rétracte .

Ils  pondent dans les nids de guêpes et de frelons ( où ils peuvent s'introduire sans difficulté grâce à l'aspect dont la nature les a dotés ) .

Les larves se nourrissent des déchets divers qu'ils contiennent ( cadavres , champignons ....)

Cette année , les papillons se font rares . La sécheresse , l'urbanisation , les traitements , le fauchage , ils ont beaucoup d'ennemis ... 

Dans un chemin peu fréquenté  , j'ai eu la surprise de découvrir quelques belles cardères  encore un peu fleuries , que le papillons apprécient ...

Je me promettais de revenir le lendemain , s'il y avait moins de vent .

Le lendemain , plus de vent .

Mais plus de cardères .Tout avait été fauché et le chemin avait retrouvé toute sa laideur habituelle .

Un chemin torride  en rase campagne .

Autrefois , les papillons y étaient nombreux et variés ...

Maintenant ils se font rares .

La chaussée est très cahotique mais les bas-côtés sont tondus à zéro plusieurs fois par an . Ceci explique en partie cela 

Un esthète  est venu déverser à l'entrée d'un sentier à l'abandon qui dessert (?) les eaux basses d' un étang  ses prunes pourries et miracle ! Quelques papillons ont surgi pour s'enivrer de l'alcool de ces fruits que le soleil distille .

Et une libellule maraudeuse  y a saisi une belle opportunité de se régaler ! Ce n'et pas tous les jours fête dans ces lieux devenus  ingrats !