En souvenir de Lady Marianne .

Le thème de cette quinzaine est : la miniature .

Spontanément , il m'évoquait les enluminures  . Ces illustrations destinées à décorer des anciens parchemins et qui associaient des miniatures et des lettres peintes , le tout avec des couleurs précieuses et chatoyantes.

Je trouve celle-ci particulièrement prodigieuse .

Une jeune femme  richement vêtue d'une robe de velours brodée d'or et coiffée d'un hennin est assise dans l'embrasure  d'une haute  fenêtre aux vitres en culs de bouteille.Un chien blanc sur les genoux , elle lit un livre de prières à tranche dorée qu'on devine richement orné et qu'elle a posé sur le rebord à côté d'un voile qui rappelle celui du hennin ,  de bijoux , de deux oeillets rouges et d'un bouquet de grands iris bleus , fleurs qu'on associe souvent à la Vierge .Le fenêtre est ouverte sur l'intérieur d'une haute  cathédrale gothique .La Vierge de bleu vêtue est assise devant un autel et un riche tabernacle sculpté et de part et d'autre un jeune couple , un seigneur et son épouse , sont agenouillés .Trois autres dames sont un peu en retrait et on aperçoit deux autres personnages au fond de l'édifice généreusement éclairé par les verrières ;quatre angelots sont assis en carré autour de la Vierge et sont tournés ver le spectateur ;

Cette enluminure est d'un format de 225x163 mm . Le volume est rédigé en latin et c'est un Livre d'Heures conçu  pour Marie de Bourgogne , fille de Charles -le-Téméraire , duc de Bourgogne et commandé à l'occasion de son mariage avec Maximilien de Habsbourg , fils de l'empereur .Il a été exécutée en Flandre entre 1470 et 1480 , probablement par plusieurs artistes .

J'avoue ne pas être très au fait de cet art des enluminures et je me bornerai donc à exprimer mon admiration devant la finesse du dessin , le souci du détail , l'astuce bien maîtrisée de "l'effet-fenêtre" qui donne beaucoup de présence aux personnages et de profondeur à la scène , la fraîcheur des coloris et la grâce de l'ensemble .

Renseignement pris , après un coup d'oeil à une encyclopédie, je découvre qu'il ne faudrait  pas assimiler enluminure et miniature et que ce terme de "miniature" devrait être réservé à " des petites compositions ( portraits , scènes champêtres ) peintes aux dix-huitième et dix-neuvième siècles pour décorer les  couvercles des boîtes , des tabatières ou encore  de simples médaillons et auxquelles un format réduit et une exécution soignée confèrent un aspect particulièrement élégant et délicat ."

Et pourtant , les enluminures , c'est souvent tout un monde qui tient dans un très petit format !