Un étang privé au bord d'une petite route silencieuse  où il est agréable de venir épier la naissance du printemps.

La lumière de mars va peu à peu le faire émerger de sa léthargie ...

Autrefois vivait là un couple de cygnes noirs .

Un cygne blanc était venu les rejoindre , à ses risques et périls .

Il y eut d'abord quelques  pugilats mais finalement un modus vivendi s'était établi et le cygne blanc put rester à condition de ne pas trop s'approcher du couple  : chacun chez soi , sinon , gare !

Et puis les noirs eurent des petits ...

Tout se passait bien jusqu'à ce que la vilénie humaine , l'avidité du bien d'autrui , s'en mêlent , il y eut des rapts 

Et le propriétaire des cygnes noirs dut les placer ailleurs . C'est ce que j'ai entendu dire .

Le cygne blanc qui appartenait à un autre propriétaire  resta seul et périclita peu à peu . Blessures , vieillesse ?

Lorsqu'il m'arrivait de passe par là , je le voyais avancer péniblement sur l'étang en jetant bizarrement le cou en avant .

Et puis un jour , je ne le vis plus .

Il y avait aussi autrefois toute une joyeuse bande de canards .

Disparus eux aussi , depuis longtemps ...

J'y retourne parfois , comme hier , dans l'espoir qu'il s'anime à nouveau !

Deux petits étangs abandonnés ,  sauvages et délicieusement ingrats : une rareté alors que tout s'aménage , se frise aux petits fers ,  et se met  soudain à attirer une multitude de promeneurs  à pied et à vélo , jusque là rebutés par les broussailles et la solitude .

Du coup , le printemps lui-même daigne à peine  se montrer dans cet endroit perdu !.

 Quelques chants d'oiseaux nous  rappellent  cependant sa présence

 Ainsi que de jolies nappes d'un jaune éclatant 

Et la touche  des orpins d'un rouge profond et luisant .

Tout comme les coassements d'une multitude de grenouilles  pleines de projets mais invisibles pour l'instant ... !

 Cependant  l'hiver têtu  a laissé encore quelques uns de ses ornements ...

Et on voit des choses qu'on se plait à trouver étranges : animal ou végétal ?

   Au gré de son  imagination ...

Une des tortues qui bénéficie sans doute d'une sélection naturelle très réussie  prend son bain de soleil , et la seule vibration de mes pas pourtant précautionneux  fera bientôt plonger précipitamment cette grande prudente .

Bientôt les moustiques vont arriver et rendront cet endroit infréquentable ...

Au sommet du cèdre , un pigeon ramier gonfle son cou :il déclare à tous les échos sa flamme à sa belle ...

Il écoute la réponse... Elle  vient , roucoulée un ton plus bas ,  d'un arbre voisin ...Et cela dure un moment , jusqu'à ce que la belle se lasse !

Un individu en formation est en train de se faire dévorer vivant par des fourmis agressives ...

Un insecte a pondu ses oeufs méticuleusement sur une tige du fuchsia...

Une petite araignée propre sur elle dans sa robe verte  attend au soleil qu'un étourdi vienne se prendre dans ses fils...

Un bourdon curieux vient goûter au pollen du fuchsia , mais ne sera pas emballé !

Eclosion ou forfait d'un prédateur  Plutôt la deuxième solution au vu du liquide répandu...

Un tout petit papillon somnole dans la fraîcheur du feuillage ...

L'iris foetidissima hésite à s'ouvrir...

Il sait que sa beauté se fanera en à peine une journée !

Les clytres s'occupent vaillamment à la préservation de l'espèce...

Le magnolia , gringalet mais résistant, n'a pas donné de fleurs depuis des années...mais pour 2020 , il a décidé de faire un effort et il a produit deux boutons :un tout en haut de sa maigre silhouette  , et l'autre très accessible : je l'ai surveillé , prête à saisir son éclosion ...

Et voilà voilà ...

Sous son baldaquin fleuri , Minette pense -et c'est bien fatigant !

Confinement oblige : pour moi cette année , le printemps est limité à l'horizon de mon jardin - et je reconnais que j'ai de la chance d'en avoir un !

Seulement , la sécheresse et la canicule de l'été dernier ont  eu raison de mes vivaces et les jardineries étant fermées , je n'ai pas pu acheter des fleurs à planter ou à semer !

Seuls mes arbres  célèbrent le printemps à leur manière . Bien sûr ils ont souffert eux aussi et leurs branches inférieures sont mortes .Il faut lever la tête pour admirer leur exubérance ...

Quant aux fleurs , j'attends l'éclosion des iris et j'évite que soient tondues   celles qui se sèment toutes seules .

Comme il n'y a plus guère d'insectes ,les oiseaux sont bien  moins nombreux .

Deux merles inventifs se répondent d'un arbre à l'autre , difficilement repérables et de jeunes tourterelles au plumage tout neuf  arpentent élégamment la pelouse à la recherche de nourriture  , toujours deux par deux . Un ramier dodu passe de temps en temps  et tout ce petit monde inspire des intentions coupables au  chat noir d'un voisin : énorme , il maraude avec des airs de seigneur en pays conquis ...

Si ma minette l'aperçoit , il lui fait l'effet d'un lion : bien que fierote ,   elle ne peut cacher son émoi : alors que d'autres se hérisseraient , chez elle , seule la queue le fait  et c'est craquant  de la voir trahie par  son rince-bouteilles !

Un verger et ses quelques abeilles .... 

 Avec derrière les grands arbres une rivière bavarde ...

Un lac avec ses poissons qu'éclairait   le soleil 

Et son héron qui se félicitait d'habiter là ...

Des anciennes gravières transformées en écopole où s'ébattaient des poissons ( ils  attirent les pêcheurs qui les dérangent sans vergogne à l'époque des nids surtout ) .

D'autres poissons dans un étang... 

Avec ses odonates et sa flore  

Cette année , pas de fleurs , pas d'insectes  : les chemins et les berges ont été tondus à mort .

Un minuscule ruisseau dans un sous-bois où le soleil jetait de la poudre d'or ...

Y avait-il   des insectes ? Pas une mouche une qui vive ...

Ah si ! i y avait quelques  charançons turquoise  qui étaient très occupés !

 Japonisant ...

Art moderne ...

Impressionnisme...