Je ne photographie pas souvent les villes . La nature étant encore ingrate en ce début de printemps froid et pluvieux , j'ai eu envie d' utiliser les rares petites parenthèses de beau temps pour aller voir de plus près les villes thermales qui ne sont pas loin de chez moi ( La Bourboule, Le Mont Dore , Saint-Nectaire , Royat , Châtel-Guyon ) à la découverte  des particularités de l'architecture des bâtiments qui y furent construits au XIXème siècle et au début du XXème -en  profitant du calme printanier de ces stations qui , pour certaines font le plein en été .Thermes , hôtels chics , villas cossues , casinos , parcs , les sujets ne manquent pas !

Hier , j'ai voulu commencer par la Bourboule . La ville , au pied du Sancy , était froide mais ensoleillée ...

Je me suis garée au bordure du jardin devant l'église  , où se dressent de vieux arbres aux troncs habillés de mousse d'un vert éclatant à cette saison .

Ne voyez-vous pas  se dessiner là une tête de bon gros chien ?

J'étais en face d'une pâtisserie que j'avais repérée  dans le petit guide Bonneton "Puy-de-Dôme, Cent lieux pour les curieux " .Elle date  de  1920 . Son propriétaire ne s'était pas contenté de vendre ses gâteaux au rez-de-chaussée mais avait voulu réaliser un salon de thé à l'étage d'où les élégantes pouvaient contempler la station .

Il a eu recours aux mosaïstes Gentil et Bourdet qui ont réalisé des motifs géométriques et floraux , alternant les surfaces mates et brillantes et qui évoquent  le jaillissement d'une source .

Elle me semble actuellement désaffectée ... 

Pas loin de là , une façade où on n'a pas recherché la facilité ...

Plus loin , l'ancienne mairie , transformée en chocolaterie ...

De l'autre côté de la rue les Grands thermes et leurs coupoles grandioses

L'ancien casino dit "des Cariatides , qui est l'actuelle mairie

L'actuel  casino , qui est classé

Et la toute jeune Dordogne , très tumultueuse en ce moment .

C'est en voulant la photographier autrement  que j'ai glissé dans l'herbe sur ce qui porte , paraît-il , bonheur ,  et que j'ai pris une pelle , un chef d'oeuvre du genre .Bref, un petit quart d'heure de visite nez en l'air  et un retour peu glorieux  , le genou en sang comme une gamine casse-cou , le  pied tranformé betterave fourragère et quelques côtes froissées ! Mais je n'ai pas lâché mon appareil photo ! Il a tapé fort lui aussi  et il marchera peut-être un petit peu moins bien  maintenant , pour reprendre une réplique célèbre de Bourvil !

Hier , pour la première fois , il faisait doux : 15° , une aubaine pour aller respirer dans des lieux non  urbanisés ! Le ciel était tout de même menaçant , mais au loin , vers le sud est , il y avait de grands espaces de bleu .

C'est ainsi qu'en fuyant le gris qui gagnait du terrain , on se rertouva dans le Cézallier .

Là-bas , c'est encore l'hiver . Les estives sont rousses à perte de vue , pas un brin d'herbe nouvelle sur les bas-côtés . Les quelques rares arbres caducs  ont gardé leurs feuilles mortes , frisées comme des copeaux de bois .

Dans son paysage sévère , l'église de Saint-Alyre-es- Montagne , offre son visage nouveau , après des mois de restauration . Les photos furent vite faites .Il ne faisait plus que 5° et un vent sournois  vous glissait ses doigts glacés dans le cou et vous fouettait les mollets .

Hier .

Février 2015 .

Je suis toujours aussi séduite par son tympan et ses pentures ...

En redescendant , des hameaux haut-perchés donnent envie de lire des romans du terroir - ou même parfois d'y séjourner !

Un peu plus bas , un troupeau flegmatique nous regarde vaguement ...

Le changement d'heure que nous devrons subir dimanche est l'occasion de nous rabattre les oreilles avec de la pub  pour nous faire changer de montre. Cette année ,elle est surtout destinée aux messieurs : s'ils veulent avoir l'air viril , il suffit d'en changer ! Voila voila ...

Ils seraient bien étonnés , nos aïeux, d'entendre ça , eux que leur bonne grosse montre à gousset , toute modeste , accompagnait fidèlement une bonne partie de leur existence !

Et la chaîne pour les accrocher . Pas léger léger tout cela !

L'endroit ...

L'envers ...ou l'inverse ! 

"Chaque heure qui passe , dis-toi bien que c'est une heure de ta vie ! " Henri de Régnier .

Quand je manque d'inspiration, je monte dans l'atelier abandonné où rien n'a changé , la palette semble attendre ...

Les toiles sont rangées le long des murs , je les retourne et je me souviens ...

Celui-ci avait été peint en Savoie en fin d'hiver ...