Depuis longtemps déjà le château de Murol a été aménagé et sécurisé pour les visites et c'est un incontournable pour ceux qui découvrent la région .Des animations y sont offertes pour donner aux visiteurs l'illusion de plonger dans l'univers du Moyen-Age .

Rien à voir avec ce qu'il était au temps où George Sand l'a découvert .Voici des extraits de la description qu'elle en a faite dans  le roman que lui a inspiré son voyage en Auvergne en 1859 : Jean de la Roche .

"Je m'arrêtais en face du château de Murols , ruine magnifique plantée sur un dyke formidable , au pied d'un pic qui , de temps immémorial , porte le nom significatif de Tartaret.

Je devançai mes voyageurs pour aller me cacher dans les ruines .Je les trouvai envahies par un troupeau de chèvres qui broutaient les feuillages abondants dont elles sont revêtues . On les avait mises là depuis peu car elles s'en donnaient à coeur joie , grimpant jusque sur les fenêtres et dans les grands âtres des cheminées béantes , le long des murs aux étages effondrés . Il m'était bien facile de me dissimuler dans ce labyrinthe colossal , une des plus hautes forteresses de la féodalité .Vue du dehors , c'est une masse prismatique qui se soude au rocher par une base homogène c'est à dire hérissée de blocs bruts que des mains de géants semblent avoir jetées au hasard dans la maçonnerie ; tout le reste est en lave taillée et ce qui reste des voûtes est en scories légères et solides .Ces belles ruines d'Auvergne et du Velay sont les plus imposantes qu'il y ait au monde . Sombres et rougeâtres comme le dyke dont leurs matériaux sont sortis , elles ne font qu'un avec ces redoutables supports , et cette unité de couleur , jointe quelquefois à une similitude de formes leur donne l'aspect d'une dimension invraisemblable [----]

A l'intérieur , le château de Murols est d'une étendue et d'une complication fantastiques .Ce ne sont que des passages hardis franchissant  des brèches de rochers à donner le vertige , petites et grandes salles , les unes gisant en partie sur les herbes des préaux , les autres s'élevant dans les  airs et sans escaliers qui s'y rattachent ; tourelles et poternes échelonnées en zigzag jusque sur la déclivité du monticule qui porte le dyke ; portes richement fleuronnées d'armoiries et à moitié ensevelies dans les décombres [-----] Tout cela est brisé , disloqué  mais luxuriant de plantes sauvages aux arômes pénétrants et dominant un pays qui trouve encore le moyen d'être adorable de végétation tout en restant bizarre de forme et âpres de caractère . "

Je vous avoue que j'aurais bien aimé être du voyage !

Et quelques photos dont vous connaissez peut-être déjà certaines :