Voici ce que j'avais sous les yeux , en vue déjà très  rapprochée ...

Inutile de préciser que photographier ce qui se passe en face est pour moi une entreprise hasardeuse , mais la curiosité l'emporte ...

Là , je croyais voir un héron...

Mais non , ils étaient deux compères ...

C'était au printemps  

A l'heure où les bruits de l'activité humaine s'estompent  et où les oiseaux sont  chez eux , ne risquant plus d'être troublés par ceux qui ne respectent pas les panneaux sous prétexte que la nature est à tout le monde ...

L'heure où les formes et les couleurs peu à peu s'estompent ...

La nature , impassible , a ses rudes nécessités .

Chacun doit se nourrir .

L'homme , lui , peut raisonner ses choix ...( Le fait-il ? Hum ...)

L'animal choisit selon son instinct - quand nous lui avons laissé la possibilité de le faire ...

Au bord des étangs , hérons , milans , entre autres , ont de robustes  appétits qu'il leur faut satisfaire .

De nombreuses couvées en font les frais  .

Comme ici à l'Ecopôle , celles des bernaches et des foulques .

Les parents bernaches sont pourtant d'une vigilance qui ne se relâche jamais .

Les deux  agissent en étroite collaboration - on serait tenté de dire concertation - que ce soit à terre ou sur l'eau , depuis la couvaison jusqu'à un âge avancé de la progéniture .

Ils l'encadrent et surveillent les environs .

Ils se joignent même à d'autres couples pour faire corps ..

A la moindre alerte leurs cris font sentir à l'adversaire que la bataille sera rude !

Les foulques , elles , sont beaucoup moins avisées et moins  prudentes .

Si elles veillent avec le plus grand soin à la nourriture de leurs petits , elles laissent beaucoup trop de distance entre eux et plongent trop longtemps en les abandonnant  sans surveillance , réapparaissant plus loin , alors qu'ils se sont déjà dispersés , étant véloces et hardis ...Résultat : tout ce petit monde disparaît et  c'est désastreux .De la couvée que je voyais passer ces temps-ci , il ne reste déjà plus que deux petits sur cinq ...

La première fois qu'on le voit , on est surpris par sa taille modeste , son cou épais et court et son allure trapue en comparaison avec le héron cendré qui nous est beaucoup plus familier .

Il apparaît en fin d'après-midi ...

Il a l'élégance chic avec sa calotte et son manteau noirs 

et les deux plumes blanches de sa nuque en période nuptiale

Son bec noir , long et pointu , est un instrument précieux 

Lorsqu'il ne fait pas sa minutieuse toilette

il passe de longs moments plongé dans ses pensées

Peut-être compte-t-il aussi les poissons car parfois ses yeux papillonnent

Finalement , la faim le prend 

et il va se mettre aux aguets ...

Il plongera bien vite et ne ratera pas sa proie qu'il avalera d'un coup , en contrebas derrière les branchages ...

A l'Ecopôle , il m'arrive d'observer des scènes amusantes , mais elles se déroulent beaucoup trop loin pour que je puisse les photographier comme il faudrait Ce fut le cas ce jour-là ...

Les cormorans sont d'habitude très placides quand ils sont sur leur presqu'île , immobiles pendant des heures . Leur méditation est juste interrompue par quelques urgences de grattage et d'épouillage .

Mais cette fois-là ,  un (ou une ) cormoran amoureux se décida soudain à déclarer publiquement sa flamme à l'élu(e) de son coeur qui fut tout surpris mais pas plus ému que cela  ! 

Du coup , le transi réfléchit et décida de mettre les points sur les i en   faisant  un petit cadeau significatif .

La scène n'échappa pas l'autre couple qui était là et lui donna quelques idées . 

Malheureusement , l'élu aurait été plus intéressé par l'un des partenaires de ce couple-là !

Ce qui ne passa pas inaperçu

L'amoureux fit une dernière vaine tentative ...

 L'imminence de l'atterrissage d'un héron fit diversion et l'évincé(e) put se redonner une contenance !

Et l'incident fut clos ...

Et quelque temps plus tard , c'était peut-être lui (ou elle) sur ce perchoir !

Les cormorans ont un bel appétit et c'est amusant de regarder à quelle vitesse ils pêchent et déglutissent poisson après poisson ...

Le soir , les milans viennent se baigner et s'abreuver..

Il arrive qu'ils aient de belles surprises sur la petite presqu'île...

Cette fois , c'était les restes d'un poisson étonnamment gros...

Il a essayé à plusieurs reprises de l'emmener, à grand renfort de grands battements d'ailes , mais l'entreprise a échoué !

S'échangent-ils les bons tuyaux ?