Aujourd'hui , j'emmène ceux qui le veulent bien flâner dans les rues de Blesle .

C'est un charmant village de 650 habitants , situé dans la Haute-Loire , à 75 km au sud de Clermont-Ferrand  , dans l'arrondissement de Brioude .

Il a été classé parmi les plus beaux villages de France .

Il a conservé de très nombreux vestiges de son passé - dont  je vous raconterai les grandes lignes dans un autre article .

Dès qu'on arrive , un puissant donjon et un clocher s'imposent à la vue .

 Clocher de ce qui fut l'église St Martin .

La particularité  , c'est qu'il y avait autrefois 2 églises . Celle qui possède un clocher , l'église St Martin , avait été construite  au XIVe siècle alors qu'il en existait déjà une , l'église St Pierre  , église abbatiale , qui fut alors réservée aux religieuses , aux nobles de la ville , aux officiers de justice et aux pensionnaires de l'hospice . Cependant , les fonds baptismaux  étaient à l'église St Martin où nobles et roturiers faisaient baptiser leurs enfants .

 Eglise St Pierre .

Sous la Terreur , l'église St Pierre fut conservée comme église paroissiale mais son clocher fut abattu .

Quant à l'église St Martin , elle fut vendue comme bien national et  démolie à l'exception de son clocher , pour y loger l'horloge communale , si bien que dans ce village , on a une église sans clocher et un clocher sans église ...

Au Moyen-Age , Blesle était une cité prospère en raison de l'élevage et de l'artisanat : tanneries , tissage de toiles de chanvre etc...

Plus tard, en 1558 , un arrêt du conseil du roi la rangea parmi "les bonnes villes d'Auvergne , ce qui permettait à ses représentants de figurer à l'Assemblée des Etats Provinciaux .

La prospérité dura jusqu'à la fin du XVIIe siècle . Le siècle suivant fut une période de crise .

En flânant par  les rues on remarque encore de très nombreuses maisons à pans de bois . Certaines sont du XVe siècle mais ce type d'architecture fut utilisé jusqu'au XIXe : soubassement en pierre , ossature bois comblée  par remplissage (torchis , briques ) .

 Il  y a aussi des maisons de notables , qui ont traversé les siècles , comme celle-ci

Maison d'Antoine Du Bos , officier supérieur de la Marine Royale . 

Face à l'un des ponts sur la Voireuse , une maison attire  particulièrement l'attention avec son cadran solaire  ...un peu particulier

Il suffit de promener son regard sur les façades pour faire des découvertes...

Maison des notaires et officiers de justice, du XVIe siècle avec portail armorié incrusté de clous en forme  de fleurs . 

Fenêtre romane , qui faisait parie de la forteresse des barons de  Mercoeur .

A noter que le film de Christophe Barratier , la Nouvelle Guerre des Boutons , a été tourné en partie dans le village .

Quelques personnalités  liées à la commune :

Maurice  Barrès ( famille paternelle )

Edouard  Onslow , peintre (1830-1904)

Edouard Chatillon , industriel qui développa l'extraction de l'antimoine à Blesle , grâce à un procédé de traitement dont il avait obtenu le brevet .

L'acteur  Gérard Klein , qui y possède un hôtel restaurant .

                                                                                                    A suivre ... 

Par brusques détentes , elles exercent leurs ressorts . Elles sautent de l'herbe comme de lourdes gouttes d'huile frite .

Elles se posent , presse-papiers de bronze , sur les larges feuilles du nénuphar.

L'une se gorge d'air. On mettrait un sou par sa bouche , dans la tirelire de son ventre .

Elles montent comme des soupirs de la vase .

Immobiles , elles semblent , les gros yeux à fleur d'eau , les tumeurs de la mare plate.

Assises en tailleur , stupéfiées , elles baillent au soleil couchant .

Puis , comme les camelots assourdissants , elles crient les dernières nouvelles du jour .

Il y aura réception chez elles ce soir .Les entendez-vous rincer leurs verres ?

Parfois , elles happent un insecte .

Et d'autres , elles ne s'occupent que d'amour .

Texte  de Jules Renard  (Histoires Naturelles ) 

 Cet étang des Combrailles est réputé pour son avifaune .

On peut apercevoir le Puy de Dôme en arrière plan .

Un sentier est aménagé sur une grande partie de ses rives dont il est séparé par une frange  marécageuse en cette saison .

Le printemps ne se manifeste pas encore dans la végétation des abords immédiats .

Sur l'eau , j'ai aperçu un couple de foulques très occupé à plonger , un cormoran qui se séchait puis disparut  et 2 couples de grèbes  et un canard solitaire .

Deux affûts sont aménagés dont l'un  surtout présente de l'intérêt de par sa situation .

Je poussai la porte dans l'espoir de faire une petite halte pour observer .

Il y avait là un amateur de photo animalière , son matériel conséquent , son épouse traditionnellement munie de simples jumelles , et un fan tout ouïe .

Avec la sensation d'être la femme invisible , je pris place sur  bout du banc qui restait et essayai de jeter un oeil par la petite ouverture trop haute pour moi et mal placée mais que que j'avais tout le loisir d'utiliser .

Après m'être démanché le cou pour rien  , j'abandonnai les lieux ,toujours invisible , sachant par expérience que la situation allait durer , durer ...

Je ne pense pas avoir raté grand' chose , mais arrivée sur la rive d'en face , je vis , pas loin de l'endroit que je venais de quitter, un pugilat de grèbes : un couple qui se contait fleurette fut dérangé par un autre couple qui s'approcha de trop près et Monsieur mit bon ordre à cette situation en volant dans les plumes des intrus et en les pourchassant bruyamment .Puis tout entra dans l'ordre , chacun se drapant  dans toute sa dignité .

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Cette année , j'espère ne rien perdre du cycle de la végétation dans les tourbières : jusqu'ici je m'y suis toujours prise trop tard  et je l'ai regretté ...

Il faisait un soleil délicieux et aller au lac de Bourdouze , dont j'ai déjà parlé à plusieurs reprises , était très tentant .

Il est situé à 1168 m dans une dépression glacière , dans la partie nord du Cézallier , non loin de Besse .C'est un des lacs-tourbières d'Auvergne les plus diversifiés sur le plan biologique .Il est dominé par le puy de Montcineyre  (1331 m)

Il comporte un secteur en eau et un complexe tourbeux à sec en amont , des zones tourbeuses intriquées avec des  prairies humides parcourues de ruisselets et de sources .

Du point de vue de la flore , on y a dénombré 14 espèces protégées , comme la littorelle à 1 fleur , la linaigrette gracile , le fluteau nageant. D'autres appartiennent typiquement aux tourbières , comme la drosera à feuilles rondes , la laîche des bourbiers , l'andromède , ou à des lieux humides plus riches comme la ligulaire de Sibérie ou l'épipactis des marais . J'espère pouvoir découvrir un jour ces petites merveilles et vous les montrer

L'avifaune comporte aussi 9 espèces protégées.

Enfin , libellules et papillons sont aussi spécifiques .

Pour l'instant , la végétation dort encore .

Tout a été roussi par le gel et le sol est boursouflé de taupinières .

Avec les nuages , le lac change constamment de couleurs et c'est un spectacle dont on ne se lasse pas .

Pas encore de touristes , juste des marcheurs discrets , amoureux de la nature , la vraie 

Et quelques ménagères , venues avec préméditation , couteau à la main ,cueillir des pissenlits ...

Le silence , juste troublé par 2 couples de grèbes en pleine parade nuptiale , occupés à se faire bruyamment la cour tout en commençant à construire leur nid dans les intermèdes . Protégés par la distance , qu'ils sont heureux et libres ceux-ci , par rapport à eux des gravières , constamment dérangés !

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La presle des champs ,plante dont l'origine remonte à la préhistoire , véritable fossile vivant , et qui a la particularité d'avoir 2 types des tiges :les tiges fertiles  (ci-dessus) qui ne sont pas ramifiées et portent un épi terminal oblong produisant des spores vertes et  apparaissent en mars-avril .

Les tiges stériles , qui ressemblent à de petits sapins , viendront plus tard  .Ce sont elles qui sont utilisées

en phytothérapie   ( diurétiques , sources de silice etc ... )

La cardamine des prés , appelée aussi cresson sauvage , .

J'ai lu que les  feuilles de la base  ,de saveur amère  , peuvent se manger en salade . La plante a des propriétés dépuratives et antiscorbutiques .

Dans certaines provinces les parents autrefois interdisaient à leurs enfants de cueillir la cardamine sous prétexte que ,s 'ils le faisaient , ils seraient mordus par un serpent dans l'année (Source :l'Herbier Oublié , par Bernard Bertrand )

L'anémone Sylvie , audacieuse dans les frimas d'avril et qui... s'en mord  parfois les pétales !

La pulmonaire , appelée aussi " herbe aux poumons ", l'aspect de la feuille évoquant l'effet de la tuberculose sur cet organe .On en avait déduit qu'elle pouvait les soigner et on vantait ses effets contre les crachements de sang ;

En fait, cette plante est émolliente , expectorante et diurétique .

Elle peut aussi avoir une utilisation culinaire .

La potentille rampante .

Et on attend avec impatience , toutes les autres , pourvu qu'on ne fauche pas de manière trop répétée  les bas-côtés des chemins ...