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Le vert est une couleur ambivalente , symbole de vie , d'espoir , de chance , mais aussi associée parfois au malheur , au diable et à ses créatures ...
Ici on est stupéfait devant l'éclat des mousses qui ont envahi les tronc et les branches de toute une végétation fauchée par la colère des vents (photos prises depuis une petite route en surplomb de la Crédogne , à quelques kilomètres du petit village de Saint-Victor-Montvianeix (63 )
Pour ceux que la couleur "vert" intéresse :Vert . Histoire d'une couleur .Michel Pastoureau .Ed du Seuil .
21 commentaires -
Aujourd'hui ce sera un petit clin d'oeil à Albert et Danielle et à leur bel article sur La Chaise-Dieu et son abbatiale (ici ) , avec en écho quelques photos prises vers Noël , par un éclairage plus sévère mais en toute tranquillité
Comme je ne suis qu'à une heure de route , je tenais à aller à La Chaise-Dieu en hiver pour mieux ressentir quelque chose de l'austérité du lieu , car nous sommes loin maintenant du caractère sauvage de ces plateaux peuplés au Moyen-Age de forêts impénétrables qui séduisit le fondateur de cette abbaye , Robert de Turlande .
A cette altitude de 1000 m , le ressenti était humide et froid ...et je me suis concentrée sur l'abbatiale.
L'ascension vers le porche se fait par une quarantaine de marches en éventail .
On jette un coup d'oeil sur la droite à la maison que les moines , qui n'en voulaient pas parmi eux , avaient désignée au cardinal de Rohan pour son séjour expiatoire après la scandaleuse affaire du collier de la Reine .
En pénétrant dans l'abbatiale on ressent une impression de sérénité qui se dégage des volumes et d'une certaine qualité de lumière .Si on y reste quelque temps à lire les explications fournies , on voit changer la lumière ce qui peut donner des photos très différentes et souvent difficiles à faire .Mais à cette période , l'abbatiale est déserte et on est tranquille . Il n'y avait là qu'une famille dont le père braillait pour imiter un curé en train de prêcher , tandis que le fiston faisait l'avion dans la nef ...
Le buffet d'orgues et ses splendides cariatides (XVIIème siècle ) renforcent le projet d'assister un jour au festival qui a lieu tous les étés en ces lieux .
L'abbatiale a beaucoup souffert pendant les Guerres de Religion quand une bande de huguenots qui s'était ruée sur elle , saccagea tout ce qu'elle trouvait à coup de haches faute de pouvoir venir à bout de la Tour Clémentine qui assurait la défense de l'abbaye ; même les tombeaux furent endommagés -elle n'épargna même pas celui de Clément VI .La balustrade de marbre qui l'entourait et ainsi que les statues furent mises en pièces .
J'ai admiré les anges musiciens qui ornent la partie à peu près intacte du tombeau de l'abbé René de Montclar , du XIVème siècle .
Je me suis également attardée sur la diversité des sculptures des stalles .
Mais je me suis surtout intéressée à la célèbre danse macabre . Elle daterait de vers 1470 .C'est une fresque , l'article ayant travaillé à frais sur de la chaux et très vite pour que l'enduit pénètre bien et soit solide .
Ce genre artistique s'inscrit dans les grandes calamités des XIVème et XVème siècles ( peste noire de 1348 , guerres , famines ,épidémies diverses ) .
C'est là qu'Arthur Honegger a puisé a puisé l'inspiration de sa Danse des Morts en 1938 .
En trois panneaux ( 1 : les puissants - pape , empereur , cardinal , connétable , roi , patriarche , connétable , abbé , chevalier- 2 : les bourgeois -bénédictine , bourgeois , chanoine , marchand , sergent , chartreux - 3: le peuple - amoureux , frère infirmier , ménestrel , laboureur , cistercien , enfant ) l'artiste nous montre la mort qui n'épargne aucun des personnages de la société médiévale invitant chacun à lui emboîter le pas , avec plus ou moins de ménagements bien qu'aucun ne soit consentant à la suivre ans sa danse !
Pape , empereur , cardinal ..
Roi , patriarche , connétable .
Sergent , chartreux
Ménestrel, théologien ,laboureur
Bien que les fresques soient parfois assez effacées , personne ne peut rester insensible à une représentation aussi insistante de cette horreur qu'est la mort . Mais si on veut garder l'âme joyeuse , on passe vite !
14 commentaires -
On m'avait dit qu'il y avait une chance d'apercevoir des oiseaux d'eau en peine nature, au confluent de l'Allier et de la Dore .
Je suis donc partie à la découverte , avec de petites ailes sous les roues ...
Sans explications plus précises , on hésite entre de multiples chemins de terre à moitié goudronnés qui bifurquent à n'en plus finir entre champs bosquets et terrains vagues , très ...vagues .
J'ai fini par trouver l'endroit désiré , du moins je pense , car il y avait un petit panneau explicatif donnant un chiffre très alléchant concernant le nombre d'espèces de mammifères et d' oiseaux qu'on peut s'attendre à rencontrer dans les parages .
Mais ce jour -là , malgré le ciel bleu d'un avant-goût de printemps , il n'y avait ...tout simplement rien : le désert , et pas un chant d'oiseau prometteur .
Le paradis terrestre , ce sera donc pour une autre fois .
Pour ne pas rentrer bredouille , je suis allée voir les petits villages des environs et c'est ainsi que je suis arrivée à Châteldon .
C'est un bourg paisible niché dans la verdure à une vingtaine de km de Vichy et traversé par un ruisseau aux eaux claires , le Vauziron qui a favorisé autrefois l'implantation de coutelleries .
Le village est dominé par un imposant château plusieurs fois remanié dont l'origine remonte à 1108 .Il jouissait d'une position stratégique entre le Bourbonnais , l'Auvergne et le Forez . Il appartint aux Aycelin de Montaigut puis à une famille apparentée , les De Vienne , et enfin il fut acquis en 1931 par Pierre Laval qui était enfant du pays .Aujourd'hui , il appartient à une fondation américaine , la fondation de Chambrun , qui l'entretient , mais malheureusement il ne se visite pas .
Le pré situé en contrebas du château est surnommé "Cimetière des Anglais " car il aurait servi de sépulture à des soldats anglais morts au cours d'un assaut contre la ville pendant la Guerre de Cent Ans ( bataille de Mort Gate )
L'église , avec son clocher haut de 30m et ses 36m de long est l'édifice religieux le plus important du canton .
Le beffroi construit en moellons de granite était à l'origine la porte d'entrée de la basse-cour du château .
Châteldon fut au Moyen-Age une ville possédant un artisanat prospère : coutelleries et tanneries entre autres .Au début du XIIème siècle , il y aurait eu 25000 habitants (aujourd'hui moins de 800 ! ) .Mais en 1348 une épidémie de peste fit de tels ravages que les artisans quittèrent la ville , les tanneurs pour Maringues et les couteliers pour Thiers .Mais au XV ème siècle la ville connut un essor avec une importante ativité marchande , à laquelle succéda au XVIème siècle une nouvelle prospérité due à la vigne .
De cette période subsistent deux très belles maisons anciennes .
La "Maison Sergentale" avec son rez-de-chaussée en pierre , sa tourelle d'escalier à vis et ses deux étages à encorbellement .
Egalement une ancienne pharmacie avec son rez-de-chaussée en arkose, ses deux étages divisés en 2 registres , dont le dernier possède un balcon protégé par un auvent.
Chateldon possède une source dont les eaux étaient prisées de Louis XIV et de sa cour pour ses vertus thérapeutiques et on les acheminait en bombonnes à Versailles .Au XIXème siècle se développa une activité thermale mais elle périclita , victime de la concurrence de Vichy .Néanmoins , cette eau est encore -modestement exploitée de nos jours et on peut en trouver chez les commerçants de la ville et certaines épiceries fines .
15 commentaires -
Observer les oiseaux dans leur intimité est toujours un plaisir .
Les oiseaux aquatiques en particulier , qui paraissent si paisibles ....
Mais voilà , encore faut-il avoir la possibilité de le faire , et sans les déranger , sinon comment peut-on se le permettre et y prendre quelque plaisir ?!
Par ici , pas grand choix...
En ce dimanche de ciel bleu - et de vacances - je n'ai pas opté pour le lac d'Aydat et sa zone humide : le spectacle du gavage des canards avec des croûtons me révolte !
L'écopole des anciennes gravières ? Une bonne dizaine de voitures garées à l'entrée de chaque sentier . Pas trop tentant ! mais le ciel était si bleu que j'ai voulu voir si les oiseaux qui avaient été refroidis dans leurs entreprises par le vent de la semaine passée avaient repris leurs occupations .
J'avais décidé de passer très au large du nid de grèbes en (re)construction .
Peine perdue : il y avait déjà là des promeneurs piqués - plantés là , et le petit couple résigné tournait dans l'eau à bonne distance , faisant semblant de ne pas être impliqué , mais opiniâtre !
Arrivée en vue de l'affût convoité , j'ai compris qu'il était inutile d'aller plus loin : les objectifs dépassaient des ouvertures , c'était plein comme un oeuf là-dedans , et pour un bon bout de temps !
J'ai donc pris un autre sentier qui a l'avantage de faire oublier un peu l'extraction des graviers et là , après m'être garée de nombreux cyclistes tout contents ,salué nombre de promeneurs comme moi et fait connaissance avec pas mal de chiens enthousiastes , j'ai dû me rendre à l'évidence : le cygne qui s'était posé là il y a quelque temps avait plié bagages .
Il ne reste plus qu'à l'imaginer dans ses voyages !
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Un février froid mais pas assez ...Pluvieux , mais pas assez ...
Il faut quand même mettre un nez optimiste dehors au cas où il y aurait quelques petits frémissements de la nature qui dort .
C'est le gris du ciel qui donne le ton le plus souvent ...
Les ocres sortent de l'ombre quand le ciel veut bien être bleu quelques instants
Un vert modeste entoure ce château aux allures de grosse ferme
Des teintes rousses se montrent parfois fugitivement à la chute du jour...
Des verts d'une intensité inattendue se rencontrent parfois au détour d'une rue froide de village
Ou éclatent dans les bois en altitude ...
Et en lisière de ces bois ,des vaches mélancoliques attendent dans le froid des jours meilleurs
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