-
La gouline .
En découvrant le thème choisi pour le prochain tableau du samedi , les métiers oubliés , j'ai pensé aux brodeuses d'autrefois .
J'ai conservé une coiffe qui m'avait été donnée quand j'étais petite par une très vieille demoiselle qui me gardait .
"Mademoiselle Marthe " avait dû être très jolie autrefois et je crois qu'elle était restée célibataire par fidélité à un amoureux fauché par la mort à la guerre , cela se rencontrait encore à l'époque . Elle habitait une petite maison sarthoise et chez elle il y avait de grandes armoires qui sentaient bon la cire -et la lavande quand on les ouvrait . Ce qu'elle faisait parfois pour me montrer quelques petites merveilles de son métier d'autrefois : elle avait été brodeuse .
Il y avait parmi ses trésors des coiffes qu'on appelait des "goulines" , la goule étant le visage en patois sarthois .On devait encore en porter dans sa jeunesse .
Par rapport aux coiffes d'autres régions , elles étaient assez simples mais elles étaient plus ou moins brodées et ornées de volants selon la fortune de celle qui la portait .
Et elle m'avait fait cadeau de celle-ci .
J'ai retrouvé aussi des broderies réalisées sur des morceaux de cotonnade extrêmement fine et découpés dans l' attente d' une utilisation : incrustation dans une nappe peeut-être . Je ne sais pas d'où cela vient , qui les a réalisées aussi finement mais ce sont des petits chefs d'oeuvre . Ma mère n'est plus là pour me renseigner...
Pour revenir à la gouline , elle me rappelle le patois sarthois qui vivait ses derniers beaux jours à l'arrivé de mes parents dans la Sarthe où ils avaient été nommés parce que c'était alors un département déficitaire en enseignants .
Des villageois roulaient encore les r , comme on faisait au temps de Louis XIV , leur vocabulaire était pittoresque et il aurait parfois fallu un lexique si on avait "le comprenouère bouché " ."Asteure " , c'est pu comme avant ...
La première fois que ma mère a entendu un gamin de la classe lui demander de sortir pour aller "gâter dl'iau " , il lui a fallu quelques secondes pour comprendre qu'il avait envie d'uriner . Elle venait des Hautes Pyrénées , où elle avait pris l'accent : il a fallu s'adapter de part et d'autre !
Travailler dur , c'était "ourser" .
Recevoir une " berdancée ", c'était prendre une râclée .
Un tablier , c'était un "devantiau "...
Les filles , c'était des " fumelles ". les garçons disaient de certaines qu'elles étaient "emballes " ( bêcheuses ) , ou qu'elles avaient "la goule enfarinée "
Sur la mare du jardin , il y avait des " guernouilles " et dans les champs , des couâs (corbeaux ) .
" Heulà " J'espèrre que vous ne direz pas , en arrivant au bout de cet article qu'il "ne vaut pas un pet de lapin" , ni que c'est "de la rroupie de sansonnet ."
-
Commentaires
Bonjour Sophie mais quelle jolie merveille ce magnifique travail c'est vraiment un beau résultat et ta gouline est de toute beauté j'aime beaucoup bonne journée bisou Claudine Daniel
3jm:roberMardi 2 Mars 2021 à 13:55Bonjour Sophie,
Eh oui , dur dur les langues régionales Sarthaise .
Pour adhérer, par mail : heula.asso@gmail.com ou par tél. au 06 80 03 84 47 ou 06 71 17 44 02
un retour sur ce passé ......
Merci pour ce beau billet de broderie
Bonne fin de journée
Amitiés
Bonjour Sophie,
Ce petit bonnet d'enfant brodé est une splendeur.
Quel finesse !
Un retour sur le passé qui fait du bien. Merci à toi
Vive le parler d'cheu nous !
Quelles magnifiques coiffes, mais si beaucoup de femmes sont restées célibataires à l'époque, c'est également que tant d'hommes sont morts à la guerre
et tant sont revenus estropiés à vie qu'il était devenu difficile de trouver chaussures à son pied.
Bonne journée.
Merci Sophie
Très intéressant et bellement illustré ton billet
J'ai aussi apprécié la leçon de patois
Certains mots sont communs avec ceux de par chez nous
@ la revoyure
Cette coiffe est superbe. Enfant en pension je brodais aussi. Pour la fête des mères j'avais brodée une nappe et j'avais ajouré un drap. Tout ça se perd de nos jours et C'est bien dommage.
Je te souhaite une bonne soirée, bises Véroniquetréz jolie pensée pour cette personne
et son magnifique travail de broderie
bonne soirée Sophie
( jeune j ai aussi brodé en pension chez les soeurs )
kénavo
Un beau retour sur le passé !
Me voici de retour après une semaine très éprouvante à la suite du décès de mon papa. Les semaines à venir vont être bien occupées pour gérer toute la paperasserie administrative pour soulager ma maman complètement perdue. Il est important de veiller sur elle et de prendre soin d'elle. Je vais donc continuer à faire la navette entre la Creuse et l'Essonne. Je serai donc sur la Blogosphère par intermittence. Et mes gentils voisins de palier s'occupent bien de ma Délice, durant mon absence. C'est un grand soulagement pour moi.
Merci pour tes gentils commentaires.
Bisous Sophie
Magnifique coiffe
Esprit de dentelle...
Quelle beauté dans ces motifs!
Merci de ce partage et des explications, bises
Cendrine
Les broderies roses sont de toute beauté !!!
Si tu aimes te renseigner sur les anciens métiers, va voir mon blog
https://coyotus-erudicus.blog4ever.com/
"anciens métiers"
Passe une belle journée, Sophie
Bonsoir Sophie
"Quoi ma gueule, qu'est-ce qu'elle a ma gueule?" ça doit venir de Goule maintenant que tu m'y fait penser.
Ma maman aimait beaucoup les napperons en dentelle. Il y en avait partout, sur les dossiers du canapé, la table du salon ou le dessus du téléviseur.
Elle est très jolie la coiffe ancienne. Un beau cadeau qu'elle t'a fait là.
Je te souhaite une bonne soirée.
Bise, Michel
Beaucoup de membres de ma famille tricotaient et brodaient... aujourd'hui ma fierté est que ma fille cadette de 28 ans a comme loisir la couture : après l'achat d'une machine, elle fabrique de plus en plus ses tenues vestimentaires. Bravo pour ton article très instructif sur le talent de nos aieuls, bonne suite dans cette semaine.
Bonjour Sophie
Un excellent reportage pour mieux nous faire voir le travail d'antan et le savoir-faire, tout en délicatesse de ces petites mains féminines.
Bises.
Ajouter un commentaire
La finesse de ce travail tout au petit point et à l'aiguille. J'aime beaucoup des témoins précieux de nos aïeules, de leur talent et de leur patience. Et merci de partager ces mots de la Sarthe. La coiffe est magnifique.