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Une aïeule nous laissé un grand cahier datant du début de son mariage où elle notait ,d'une écriture comme il n'en existe plus , ses recettes de cuisine ... et de beauté !
Parmi elles il y a des desserts tout simples et qui sont encore appréciés , comme plusieurs gâteaux au chocolat , le savarin , le riz à la Condé , la crème diplomate , la crème meunière , les petits pains anglais...
J'avais oublié ce cahier et l'autre jour l'idée m'est venue d'y chercher une recette de pain d'épices .Dans la maison en décembre , quand il fait bien gris dehors , une odeur de pain d'épice qui cuit , c'est délicieux et réconfortant et bien meille ur que tous ces trucs secs et râpeux qu'on achète .! Et je suis tombée sur "La manière de faire des conserves pour les prisonniers "!
" Commencer par réquisitionner chez ses amis ou connaissances toutes les boîtes de fer blanc possibles : boîtes à thé , à cacao , à végétaline etc...Après un bon nettoyage , elles serviront tout l'hiver et même jusqu'en avril à expédier toutes sortes de mets familiaux tels que boeuf bourguignon , boeuf mode , veau Marengo, civet de lapin , tripes etc...mais en y ajoutant toujours un pied de veau .On obtient ainsi une sauce en gelée ferme qu'il suffit de recouvrir , après complet refroidissement , d'une couche de graisse d'1 cm au moins .Quand la graisse est froide mettre un papier parchemin avant de poser le couvercle qui sera scellé par une bande de papier enduite de colle de pâte, la soudure coûtant maintenant trop cher On peut aussi expédier de la même façon du poulet braisé et recouvert de la gelée suivante : mettre dans la casserole où on a cuit la viande un pied de veau , deux ou trois carottes , des oignons , un bouquet garni , du sel , du poivre , et mouiller moitié eau moitié vin blanc. Laisser cuire doucement 3 heures après avoir écumé ."
Tout ma famille paternelle était originaire de deux petits villages des Ardennes .
Ils étaient petits agriculteurs ou travailleurs aux forges de Brévilly .
Je suppose que mon aïeule avait copié cette recette dans un journal en 1914 à l'époque où on voulait croire encore que le conflit ne serait qu'une affaire de quelques mois . Je doute qu'elle ait été en mesure la réaliser . Le département des Ardennes fut sous occupation allemande pendant toute la durée de la guerre .Ce n'était que réquisitions féroces . iI y eut de nombreux prisonniers et des otages parmi les civils .Mes arrières grands-parents sont morts en 1918 de cette guerre .L'une est inhumée au cimetière Saint-Charles de Sedan "amenée là par les Allemands parmi les victimes civiles " selon les archives , l'autre est mort à Châlons - en Champagne où il avait dû être emmené de force sans doute .
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Au mois d'août cet été , deux sympétrums striés sont venus en villégiature dans le jardin .
Je suis à deux km de la rivière Allier et je ne vois pas ce qui les a attirés .
En tout cas j'étais ravie de leur présence .
Ils se posaient tous les matins vers 11 H avec le soleil sur un rameau sec d'un rejet de lilas pour y rester un long moment .Ils repartaient pour revenir dans la soirée quand le soleil redescendait sur le lilas .
Ils n'étaient pas farouches et à condition de ne pas avoir de gestes brusques , je pouvais les observer tranquillement .
Ils semblaient m'observer et c'était fascinant de les regarder bouger leur tête parfaite et très très mobile .
De vrais petits extra-terrestres avec leur regard minéral .
Un autre détail m'a intriguée cet été : toutes les exuvies de cigales accrochées au lierre qui grimpe sur le tronc de certains des vieux conifères .Toujours sur la partie basse du tronc et sur la face ouest . Une bonne vingtaine . Le bizarre , c'est que personne ne les ait entendues chanter . Que sont-elles devenues ? Je n'utilise aucun pesticide , rien de chimique ne peut leur avoir été nuisible , chez moi tout du moins .
Il y avait en début de printemps une invasion de pucerons sur les hibiscus et sur les feuilles d'un bébé noyer qui a vu le jour à partit d'une des noix enterrées par un rongeur .
Les autres années je douchais les pucerons noirs de l'hibiscus au savon noir , là je n'ai rien fait car j'avais remarqué la présence de quelques coccinelles et de leurs larves .Elles ont fait un travail d'expert : magique !
Sur le noyer , ce sont les fourmis qui ont exterminé les intrus blancs .
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Un article pas trop de saison , mais pourquoi s'enfermer dans l'hiver ?
Un petit tour sous le soleil au jardin ?
Voici une jolie mouche bien utile puisque sa larve se nourrit avec voracité de matières organiques en décomposition et fait merveille dans le compost.
Les larves sont très riches sur le plan nutritionnel, en particulier en protéines et en lipides et elles sont donc élevées comme base alimentaire en
aquaculture de poissons ou dans les élevages de porcs ou de poulets.
Par ailleurs , certains fabricants les intègrent dans l'élaboration des croquettes pour les chats et les chiens.
Elle mesure de 15 à 20 mm de long .
Elle a la tête et le thorax noirs et ses yeux sont tachetés . Ses antennes sont deux fois plus hautes que sa tête .
Ses pattes sont noires avec des tarses blanchâtres ou jaunâtres et la moitié basale des tibias jaune pâle .
Elle a parfois l'extrémité de l'abdomen rouge .
Elle est venue cet été faire sa toilette le matin sur l'hibiscus , à l'heure où il était au soleil mais que la chaleur n'était pas excessive .Et c'était long et minutieux
Surgissait parfois aussi une toute petite mouche aux couleurs vives , rapide et fugace . Mais celle-ci , bien que très jolie , n'est pas très recommandable : sa larve se nourrit de la pulpe des cerises à l'intérieur desquelles elle se développe .
Rhagoletis cerasi , mouche des cerises .
3 à 4 mm de long .Ailes transparentes ornées de taches sombres , scutellum entièrement jaune .
Je me souviens qu'un jour nous avions été invités à venir dans la soirée cueillir des cerises . Nous en avions dégusté sur l'arbre : un vrai délice .Et on nous en avait donné un gros panier à emporter . Le lendemain , nous nous sommes aperçus que chaque cerise était habitée !
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Quand on évoque l' Auvergne , on pense aux volcans
Aux lacs
Lac de Bourdouze .
La neige et le ski en hiver
Le Sancy vu du lac de Guéry .
Aux fromages à forte personnalité
Aux mets roboratifs .
Mais pour ceux que cela intéresse , l'Auvergne recèle aussi aussi des joyaux de l'Art Roman .
Saint-Nectaire -le-Haut vu de la route de Farges .
Les XIème et XIIème siècles ont vu l'édification d'une multitude d'églises romanes .
L'élan religieux , la vénération des reliques , la pratique des pèlerinages , les progrès dans l'outillage et dans la manière de travailler la pierre , une amélioration de la situation économique et un accroissement de la population ont favorisé cet essor . Sur le sol auvergnat , ces églises romanes ont des caractéristiques particulières .
Au cours des siècles beaucoup d'entre elles ont été modifiées , voire en partie reconstruites .
Mais certaines parmi les plus imposantes ont conservé leurs caractéristiques .
Ce sont les églises romanes dites " majeures "de Basse Auvergne (Puy-de-Dôme et Brivadois) .Il en existe une dizaine, mais il y en a qui ont la particularité d'avoir conservé toutes leurs caractéristiques : ce sont les églises majeures de type complet . Elles sont au nombre de cinq : Notre dame d'Orcival , Saint Austremoine d'Issoire , l'église de Saint Saturnin , celle de Saint-Nectaire et Notre-Dame du port à Clermont-Ferrand .
Ce sont des églises soeurs car elles semblent toutes avoir eu pour modèle une cathédrale disparue édifiée à Clermont au Xème siècle et que l'actuelle cathédrale gothique a remplacée au milieu du XIIème siècle .
Toutes sont orientées vers le soleil levant , à l'image du Christ ressuscité .
Elles ont toutes été construites rapidement en une seule campagne , ce qui explique leur homogénéité .
Leur façade ouest , exposée aux intempéries , est dépouillée , austère .
Façade ouest de l'église de Saint-Nectaire .
Ce qui frappe , c'est leur disposition ascendante , en pyramide , l'édifice s'affinant à mesure qu'il s'élève vers le ciel .
Basilique St Austremoine . Issoire.
Eglise d'Orcival .
Eglise de Saint-Saturnin .
De l'extérieur on comprend que le choeur est entouré d'un déambulatoire permettant aux fidèles et aux pèlerins d'en faire le tour , de côtoyer les reliques , de s'imprégner de l'enseignement des chapiteaux historiés très utiles pour tous ceux qui ne savaient pas lire , et on voit que sur ce choeur ouvrent des chapelles rayonnantes , dont le nombre est variable
Choeur de la basilique Saint-Austremoine d'Issoire .
Eglise de Saint-Nectaire.
Ce qu'on remarque aussi c'est une caractéristique propre à ces églises auvergnates : le massif barlong , au-dessus des bras du transept, construction rectangulaire perpendiculaire à l'axe de l'église , qui supporte le clocher octogonal.
Schéma pris sur le Net : le massif barlong est en rouge .
Contrairement à la façade ouest , le chevet est particulièrement soigné et décoré .
Le choeur, le déambulatoire et les chapelles rayonnantes possèdent une corniche largement débordante soutenue par des modillons à copeaux et ornée d'une frise à damiers (sauf à St Nectaire )
Basilique Saint-Austremoine . Issoire
Id .
Saint-Saturnin .
Notre-Dame du Port Clermont-Ferrand .
Les arcs des fenêtre du déambulatoire et des chapelles rayonnantes sont ornés de cordons à billettes .
Id .
Id .
La riche polychromie de pierre est constituée d'andesite , d'arkose , de grès rose .
Dans un prochain article , j'évoquerai brièvement l'architecture intérieure .
Une erreur de programmation a fait paraître mes deux articles sur ce sujet en même temps .Mille excuses pour ce menu trop copieux!
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Le thème d'aujourd'hui , c'est la lecture
C'est un sujet qui a inspiré énormément de peintres , peut-être parce que écrivains et peintres forment une communauté d'artistes et que l'intérêt suscité par les uns encourage les autres. Et puis il y a aussi les scènes de la vie quotidienne , les letttres et les sentiments qu'elles inspirent , la lecture des journaux , celle que l'on fait aux enfants etc...Le choix est vaste
Par ces jours gris où l'actualité est pesante , je voulais de la couleur , de la sérénité , de la légèreté .
Et j'ai choisi ,une fois n'est pas coutume , un tableau de Pablo Picasso (1881-1973) . J'avoue que c'est loin d'être mon peintre préféré mais j'aime quelques uns de ses tableaux et celui-ci en fait partie .
Femme avec un livre . 1932 .
Il s'agit d'un portrait de Marie -Thérèse Walter dont il avait fait connaissance en 1926 alors qu'elle avait 17ans et qu'il était marié avec Olga Khokhlova , danseuse russe des ballets de Diaghilev , rencontrée en 1917, épousée en 1918 , qui avait renoncé pour lui à sa carrière . Marie-Thérèse devint son modèle et sa maîtresse pendant une dizaine d'années . Commença donc pour le peintre une double vie jusqu'à ce qu'Olga découvre la trahison .Il ne divorçera d'Olga dont il s' était séparé , qu'en 1955 .
On sent dans la manière dont il peint la solaire Marie-Thérèse , avec ces formes simplifiées , ces couleurs vives , ces courbes chaleureuses , le bonheur et la sérénité qu'elle lui apporte , bonheur visiblement partagé . .Sa lecture la laisse rêveuse , elle est perdue dans ses pensées , détendue , le bras doucement appuyé contre celui du fauteuil.
Rien à voir avec ce tableau .
Olga en train de lire . 1920 .
Camaïeu de gris mêlé d'un soupçon de rose et de quelques traits de lumière jaune . Vêtements tristes . Le visage a quelque chose de marmoréen .
La jeune femme se tient assez raide sur sa chaise et si le geste de sa main droite est gracieux , le contour en est lourd .La main gauche - on pourrait même dire le poing , est crispée sur ce qui semble une lettre et qui a l'air de chagriner sa lectrice . On sait qu'Olga était angoissée à cette époque pour sa famille restée en Russie et qui vivait des moments tragiques Comparés l'un à l'autre , ces tableaux n'en sont que plus expressifs .
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