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    La Passion du Christ a inspiré au fil des siècles de très nombreux artistes , musiciens , poètes , peintres , sculpteurs  .

    Si beaucoup de leurs oeuvres sont encore interprétées , lues ou présentes dans des églises prestigieuses ou dans les musées , il s'en trouve beaucoup de bien plus modestes , réalisées par des artistes anonymes ,  dans nos  églises ,  parfois des plus modestes .

    Comme  la Pietà , ou Vierge de Pitié, représentation de la Vierge tenant sur ses genoux le corps de son fils mort  dans les instant qui suivent la descente de croix .Elle est seule ou parfois entourée de Saint Jean et de Marie-Madeleine .

    Des tableaux représentent aussi cette scène mais la Vierge y est entourée de plus de personnages .C'est ce qu'on appelle la "Déploration du Christ " comme ici à Autry-Issards (Allier) .C'est un tableau de l'Ecole Flamande de la fin du XVème siècle , visiblement une oeuvre votive : les donateurs et leur famille y sont figurés agenouillés , présentés par leurs saints protecteurs .D'un côté Saint Jean  l'Evangéliste et Sainte Catherine d'Alexandrie , de l'autre , Saint Jérôme et Sainte Marthe .

     

     

    Quelques représentations de la Semaine Sainte .

     

     

    Quelques représentations de la Semaine Sainte .

     

     

     Le thème de la Pietà est apparu en Allemagne à la fin du XIVème siècle et s'est répandu en France aux siècles suivants . Il est émouvant de penser que les artistes qui ont travaillé à ces représentations devaient eux-mêmes avoir la foi en  ces temps  où la religion était incontournable à toutes les grandes étapes de la vie humaine  et où sévissaient de dramatiques  épidémies comme celles de la peste noire , les  guerres permanentes , le brigandages , les disettes :  ils  exprimaient peut-être là  leur espoir que tout cette souffrance  ait un sens et que la foi , si elle dictait leur conduite , les sauverait .

    La Pietà peut être parfois très mélodramatique .

     

     

    Quelques représentations de la Semaine Sainte .

    Collégiale d'Auzon . 

     

    Mais la douleur maternelle  est souvent  beaucoup moins ostentatoire  et le visage de la Vierge exprime  un mélange de souffrance et de soumission à la volonté divine .

     

    Quelques représentations de la Semaine Sainte .

    Abbatiale de Lavaudieu (Haute-Loire)  . Grès polychrome . Fin 15ème siècle .

     

     

    Quelques représentations de la Semaine Sainte .

     Eglise d'Arlanc .(Puy-de-Dôme)

     

     

    Quelques représentations de la Semaine Sainte .

    Eglise de Saint-Saturnin (Puy-de-Dôme )  . pierre polychrome . Fin 15ème siècle . 

     

    Enfin il arrive que la souffrance , se lise dans le regard et sur les lèvres , mais qu'il s'y mêle peut-être un peu de révolte ou de doute et je trouve cette ambiguïté très touchante .

     

     

    Quelques représentations de la Semaine Sainte .

    Cathédrale de Clermont-Ferrand . 

     

     

    Quelques représentations de la Semaine Sainte .

    Cathédrale de Saint-Flour .15ème siècle .

     

     

    Quelques représentations de la Semaine Sainte .

    Eglise de Montel-en-Gelat .(Puy-de-Dôme)  Bois polychrome 15ème siècle .

     

     

    Quelques représentations de la Semaine Sainte .

    Id . Détail .

      

    Pour clore cet article , voici le célèbre Christ  Noir de la cathédrale de Saint-Flour , du 12ème siècle ,  unique en France .

     

    Quelques représentations de la Semaine Sainte .

     

     

    Quelques représentations de la Semaine Sainte .

     

     

    Il est très grand ( 1,90 m ) et à l'origine il était polychrome .Il a été noirci probablement à la même époque que les Vierges Noires que l'on trouve aussi en Auvergne et qui étaient particulièrement révérées .Pourquoi ce noircissement ? Certains pensent que c'était pour renforcer l'aura de mystère , l'origine lointaine .

    Ce Christ Noir a fait l'objet de débats passionnés , certains prétendant que ce n'était qu'une copie du Christ d'Auzon , effectuée au second Empire .mais des études scientifique récentes ont confirmé qu'il s'agissait bien d'un Christ du XIIèe siècle , conforme à la représentation qu'on en faisait alors : pas encore le Christ souffrant , mais celui qui a triomphé de la mort , le visage apaisé .Et conformément aussi aux canons de l'époque , il a les hanches ceintes du perizonium , linge  drapé pour cacher sa nudité puisque ses vêtements lui ont été ôtés . 

     

     

    Quelques représentations de la Semaine Sainte .

    Le Christ d'Auzon . 12ème siècle . 

     


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    Une porte fortifiée et la Sainte Chapelle , c'est ce qui a subsisté du palais comtal  aujourd'hui disparu .

     

     

    Vic-le-Comte . 2 .La Sainte Chapelle .

     

     

    Elle constitue le  choeur de l'église paroissiale actuelle auquel furent  ajoutés  au XIX ème siècle la nef et deux collatéraux .

    C'est Jean  Stuart , duc d'Albany ,  qui fit  modifier l'ancienne chapelle castrale  du château 

    Son père , frère jumeau du roi d'Ecosse ( et frère aussi de Marie Stuart )  avait dû fuir son pays et trouver refuge à la Cour de France , étant  soupçonné  de vouloir s'emparer du trône et condamné à mort .

    Jean Stuart , duc d'Albany (1484-1536 ) fut un des plus proches conseillers du roi Louis XII . Il avait guerroyé en Italie et avait pu ainsi voir l'effervescence artsitique qui y régnait à cette époque . Son mariage  avec Anne de la Tour comtesse d'Auvergne en 1505 arrangeait bien le roi  de France toujours soucieux de ne pas perdre  son influence sur l'Auvergne .

    A partir de 1520 , le jeune couple se lança dans la construction de la Sainte Chapelle .

    Elle fait partie des dix qui furent construites  en France entre le XIIème et le XVIème siècles sur le modèle de celle que Saint-Louis avait fait édifier en France afin d'abriter un fragment de la Couronne d'Epines et des morceaux de la Sainte Croix . En effet , les rois ont gratifié quelques princes de sang royal en leur donnant quelques fragments de ces reliques pour rehausser leur prestige .

    En Auvergne , nous en avons deux autres : celle d'Aigueperse et celle de Riom .

    Elles doivent remplir certains critères dont les suivants :

    - Être chapelles de palais princier .

        -Abriter un fragment desdites reliques

                                                                              -Avoir un plan architectural semblable à celle de Paris , un toit d'ardoises et une flèche .

     

    Vic-le-Comte . 2 .La Sainte Chapelle .

     

    A l'extérieur , la corniche est ornée d'animaux réels ou fantastiques , de feuillages , de choux frisés  et de chardons .( Cf mon précédent article ) .

     

    Vic-le-Comte . 2 .La Sainte Chapelle .

     

    Je vous laisse regarder l'intérieur :

     

     Une tribune protégée par une  balustrade de marbre .

     

    Vic-le-Comte . 2 .La Sainte Chapelle .

     

    Vic-le-Comte . 2 .La Sainte Chapelle .

     

     

    Vic-le-Comte . 2 .La Sainte Chapelle .

     

    Un retable style Renaissance florentine , avec en haut les Vertus Théologales (Foi , Espérance , Charité ) et en bas les Vertus cardinales ( Justice ,Prudence ,Tempérance et Force (qui a disparu ) . Les statues ont été très mutilées .

     

    Vic-le-Comte . 2 .La Sainte Chapelle .

     

    Vic-le-Comte . 2 .La Sainte Chapelle .

     

    Vic-le-Comte . 2 .La Sainte Chapelle .

     

    Vic-le-Comte . 2 .La Sainte Chapelle .

    Justice

     

    Vic-le-Comte . 2 .La Sainte Chapelle .

    Tempérance ; fait preuve de mesure et d'équilibre : représentée versant un liquide d'un vase à l'autre .

     

    Vic-le-Comte . 2 .La Sainte Chapelle .

    Prudence  : elle a un miroir permettant l'examen de conscience qui doit présider à toute action sage .

     

    Douze dais gothiques abritant des statues d'apôtres en terre cuite peinte pour  ressembler à de la pierre et réalisées par Giovanni Francesco Rustici , ami de Léonard de Vinci et sculpteur attitré de François Ier .Plusieurs ont été détruites au moment des révolutions et refaites .

     

    Vic-le-Comte . 2 .La Sainte Chapelle .

     

    Vic-le-Comte . 2 .La Sainte Chapelle .

     

    Vic-le-Comte . 2 .La Sainte Chapelle .

     

     

    Le choeur est éclairé par de très beaux vitraux .

    Le vitrail central a été refait (Arbre de Jessé )

    Les deux autres sont du XVIème siècle .

    A gauche : scènes de l'Ancien Testament .

     

    Vic-le-Comte . 2 .La Sainte Chapelle .

     

     

    Vic-le-Comte . 2 .La Sainte Chapelle .

    Jonas avalé par la baleine .

     

    A droite : scènes de la Passion .

     

    Vic-le-Comte . 2 .La Sainte Chapelle .

     

    Vic-le-Comte . 2 .La Sainte Chapelle .

    La Cène .

     

    Vic-le-Comte . 2 .La Sainte Chapelle .

    Le Christ apparaissant aux Saintes Femmes . 

     

    Anne de la Tour mourut sans descendance ; le comté d'Auvergne revint à sa soeur Madeleine , épouse de Laurent de Médicis. Elle mourut en 1419, quelques mois après son époux,  juste après avoir donné naissance à la future Catherine de Médicis qui héritera du Comté , et après elle la reine Margot .

     

    Vic-le-Comte . 2 .La Sainte Chapelle .

    Portrait par François Clouet .

     

    Non loin de Vic-le-Comte , en rase campagne , se dressait l'Abbaye du Bouschet qui s'appelait aussi  Valluisant au vu de sa situation près d'un ruisseau serpentant dans un vallon ; elle était le lieu de sépulture des comtes d'Auvergne , leur Saint-Denis .Elle fut rasée à la Révolution et ses pierres sculptées servirent aux habitants du coin pour orner leurs propres demeures.Il n'en reste pratiquement rien .

     

    Vic-le-Comte . 2 .La Sainte Chapelle .

     

    Vic-le-Comte . 2 .La Sainte Chapelle .

    Photo prise sur Internet .

     

     


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    Architecture deséglises romanrs majeures de Base Auvergne .( suite et fin .)

     

    Notre Dame du Port .

     

    N

     

    Architecture deséglises romanrs majeures de Base Auvergne .( suite et fin .)

     Id .

     

     

     

    Architecture deséglises romanrs majeures de Base Auvergne .( suite et fin .)

     Saint Saturnin .

     

     

     

    Architecture deséglises romanrs majeures de Base Auvergne .( suite et fin .)

    Id .

     

     

     

    Architecture deséglises romanrs majeures de Base Auvergne .( suite et fin .)

    Saint- Nectaire .

     

     

     

    Architecture deséglises romanrs majeures de Base Auvergne .( suite et fin .)

     Id .

     

     

     

    Architecture deséglises romanrs majeures de Base Auvergne .( suite et fin .)

    Id .

     

     

     

    Architecture deséglises romanrs majeures de Base Auvergne .( suite et fin .)

    Id .

     

     

     

    Architecture deséglises romanrs majeures de Base Auvergne .( suite et fin .)

    Id .

     

     


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    Quand on évoque l' Auvergne , on pense aux volcans

     

    Architecture des églises romanes majeures de basse Auvergne .

     

    Aux  lacs

     

    Architecture des églises romanes majeures de basse Auvergne .

    Lac de Bourdouze . 

     

    La neige et le ski en hiver

     

    Architecture des églises romanes majeures de basse Auvergne .

    Le Sancy vu du lac de Guéry .

     

    Aux fromages à forte personnalité 

     

    Architecture des églises romanes majeures de basse Auvergne .

     

    Aux  mets  roboratifs .

     

    Architecture des églises romanes majeures de basse Auvergne .

     

     Mais pour ceux que cela intéresse , l'Auvergne recèle aussi  aussi des joyaux de l'Art Roman .

     

    Architecture des églises romanes majeures de basse Auvergne .

    Saint-Nectaire -le-Haut vu de la route de Farges

     

    Les XIème et XIIème siècles ont vu l'édification d'une multitude d'églises romanes  .

    L'élan religieux , la vénération des reliques , la pratique des pèlerinages , les progrès dans l'outillage et dans la manière de travailler la pierre , une amélioration de la situation économique et  un accroissement de la population ont favorisé cet essor . Sur le sol auvergnat , ces églises romanes ont des caractéristiques particulières .

    Au cours des siècles beaucoup d'entre elles ont été modifiées , voire en partie reconstruites  .

    Mais certaines parmi les plus imposantes ont conservé leurs caractéristiques .

    Ce sont les églises romanes  dites " majeures "de Basse Auvergne (Puy-de-Dôme et Brivadois) .Il en existe une dizaine, mais il y en a qui ont  la particularité d'avoir conservé toutes leurs caractéristiques : ce sont les églises majeures de type complet . Elles sont au nombre de cinq : Notre dame d'Orcival , Saint Austremoine d'Issoire , l'église de Saint Saturnin , celle de Saint-Nectaire et Notre-Dame du port à Clermont-Ferrand .

    Ce sont des églises soeurs car elles semblent toutes avoir eu pour modèle une cathédrale disparue édifiée à Clermont au Xème siècle et que l'actuelle cathédrale gothique a remplacée au milieu du XIIème siècle .

    Toutes sont orientées vers le soleil levant , à l'image du Christ ressuscité .

    Elles ont toutes été construites rapidement en une seule campagne , ce qui explique leur homogénéité .

    Leur façade ouest , exposée aux intempéries , est dépouillée , austère .

     

    Architecture des églises romanes majeures de basse Auvergne .

     

    Façade ouest de l'église de Saint-Nectaire

     

     Ce qui frappe , c'est leur disposition ascendante , en pyramide ,  l'édifice s'affinant à mesure qu'il s'élève vers le ciel .

     

    Architecture des églises romanes majeures de basse Auvergne .

     

    Basilique St Austremoine . Issoire.

     

     

    Architecture des églises romanes majeures de basse Auvergne .

    Eglise d'Orcival .

     

    Architecture des églises romanes majeures de basse Auvergne .

    Eglise de Saint-Saturnin .

     

    De l'extérieur on comprend que le choeur est entouré d'un déambulatoire permettant aux fidèles et aux pèlerins d'en faire le tour , de côtoyer les reliques , de s'imprégner  de l'enseignement des chapiteaux historiés très utiles pour tous ceux qui ne savaient pas lire , et on voit que sur ce choeur ouvrent des chapelles rayonnantes , dont le nombre est variable

     

     

    Architecture des églises romanes majeures de basse Auvergne .

    Choeur de la basilique Saint-Austremoine d'Issoire .

     

    Architecture des églises romanes majeures de basse Auvergne .

    Eglise de Saint-Nectaire.

    Ce qu'on remarque aussi c'est une caractéristique propre à ces  églises auvergnates : le massif barlong , au-dessus des bras du transept, construction rectangulaire perpendiculaire à l'axe de l'église , qui supporte le clocher octogonal.

     

    Architecture des églises romanes majeures de basse Auvergne .

     

    Schéma pris sur le Net : le massif barlong est en rouge .

     

    Contrairement à la façade ouest , le chevet est particulièrement soigné et décoré .

    Le choeur, le déambulatoire et les chapelles rayonnantes possèdent une corniche largement débordante soutenue par des modillons à copeaux et ornée d'une frise à damiers (sauf à St Nectaire )

     

    Architecture des églises romanes majeures de basse Auvergne .

    Basilique Saint-Austremoine . Issoire

     

    Architecture des églises romanes majeures de basse Auvergne .

    Id .

     

    Architecture des églises romanes majeures de basse Auvergne .

     

    Saint-Saturnin .

     

    Architecture des églises romanes majeures de basse Auvergne .

    Notre-Dame du Port Clermont-Ferrand .

     

    Les arcs des fenêtre du déambulatoire et des chapelles rayonnantes sont ornés de cordons à billettes .

     

    Architecture des églises romanes majeures de basse Auvergne .

    Id .

     

    Architecture des églises romanes majeures de basse Auvergne .

    Id .

     

    La riche polychromie de pierre est constituée d'andesite , d'arkose , de grès rose .

     

    Dans un prochain article , j'évoquerai brièvement l'architecture intérieure .

     

    Une erreur de programmation a fait paraître mes deux articles sur ce sujet en même temps .Mille excuses pour ce menu trop copieux!

     

     


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  •  Voici maintenant deux chapiteaux où on voit  des boucs (ou chèvres) que chevauchent de jeunes hommes presque nus .

     

    Mozac : suite et fin .

     

    D'ordinaire le bouc  est associée à la luxure , au péché auquel l'homme s'abandonne  , oubliant qu'il court ainsi à sa perdition  .

    Mais ici il s'agirait plutôt d'hommes ayant dominé leurs mauvais penchants comme le montre la présence de queues végétalisées et le feuillage qu'empoigne l'un des cavaliers .

     

    Mozac : suite et fin .

     

    Mozac : suite et fin .

    Certains ont vu  un cri d'effroi dans le fait qu'un des deux hommes ait la bouche grande ouverte . Pourquoi ne serait-ce pas un ordre donné à sa monture ? D'ailleurs il porte une couronne , ce qui est un signe positif puisque c'est l'attribut des élus .

     

    On trouve aussi des animaux monstrueux , comme celui qui avale Jonas après qu'il ait été jeté à la mer par les marins du navire sur lequel il avait pris la fuite pour échapper à une mission que Dieu  lui avait confiée . La punition  ne s'était pas fait attendre puisque le bateau fut mis en perdition par une tempête subite .

    Le chapiteau se lit de droite à gauche .

    Dans le ventre du monstre , Jonas s'est repenti et après trois jours , il a été rejeté sain et sauf au pied des remparts de Ninive .C'est souvent interprété comme une préfiguration de la Résurrection .

     

    Mozac : suite et fin .

     

    Mozac : suite et fin .

     

    Enfin voici  la faune mixte  puisée dans  diverses  mythologies  .

     

    Le dragon  , imposante créature  ailée et griffue .

     

    Mozac : suite et fin .

     

    C'est une des  représentations  de la pérennité  du mal mais ici il semble sur la voie de changer , il a une posture gracieuse  et s'il montre les dents , il semble sourire et sa queue est végétalisée .

     

    Le centaure au corps de cheval et à la tête d'homme .

     

    Mozac : suite et fin .

     

    Mozac : suite et fin .

     

    Le griffon , croisement d'aigle et de lion .

     

    Mozac : suite et fin .

     

     

    Mozac : suite et fin .

     

    Centaures et griffons symbolisent l'homme en voie de conversion .

    Le centaure cueille les fruits de l'arbre de vie et les griffons dont le feuillage au bout de la queue  prouve la vertu ,  boivent au même calice , ce qui évoque la communion ...

     

    Quand on pénètre dans cette abbatiale , les deux chapiteaux qui sont au sol ( rescapés du tremblement de terre  qui avait démoli le choeur ) , donnent parfaitement le ton de l'ensemble du décor sculpté  comme vous avez pu le constater sur les chapiteaux de cet article . . .

     

    Mozac : suite et fin .

    L'Arbre de VIe 

     

    Mozac : suite et fin .

     

    La Résurrection .

     

    Je suis curieuse de l'art roman , je me renseigne  comme je peux et ce n'est pas si facile avec des documents souvent  trop succincts , ou trop complexes ou trop mystiques pour moi qui dois en plus ponctuellement combler les lacunes d'une absence d'éducation religieuse .

    Je vous ai exposé là un peu de ce que j'ai perçu de cette abbatiale avec les moyens du bord . Sous toute réserve ...

     

     

     


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    Bouder les églises romanes d'Auvergne , c'est  manquer quelque chose car elles constituent une grande partie du patrimoine artistique local .

    Les artisans anonymes qui  ont travaillé la pierre , le verre ou le bois en suivant scrupuleusement  les directives des moines   lettrés investis de la mission d'enseigner , d'édifier et de guider dans leur cheminement  spirituel les fidèles bien souvent analphabètes , en ces temps particulièrement perturbés  ( guerres ,  banditisme,  épidémies ; le malheur rôdait sous toutes ses formes ,  on mourait jeune et  on ne pouvait l'oublier , l'église qui carillonnait les grandes étapes de la vie de chacun étant au centre du village avec le cimetière autour ) , ces artisans nous ont laissé des trésors d'imagination et de talent .

    Partir à leur  découverte en laissant de côté ses griefs contre la religion catholique , l'Auvergne nous en fournit amplement l'occasion .

     

    Il est vrai que dans ces églises, l'atmosphère est souvent pesante , angoissante :  la Chute et la souffrance rédemptrice y sont omniprésents sous des formes diverses et si dramatiquement  exprimées qu'on finit par être stressé , qu'on soit croyant ou pas . Et si on ajoute en période touristique les passages bien lugubres d'un  requiem , l'effet est assuré

    Rien de cela à Mozac , ou si peu .

    Le Mal n'y est pas totalement absent  mais il y est tenu en échec .

    Quarante huit chapiteaux sculptés ont subsisté . Ils sont parmi les plus beaux d'Auvergne au point qu'on désigne l'artisan qui y a travaillé et qui a dirigé l'équipe de sculpteurs par les mots :" le Maître de Mozac . "

    Rassurez-vous , je ne ferai pas un sort aux quarante-huit !

    On peut les regarder en ne retenant que leur côté décoratif .

    Mais  ils étaient porteurs de sens et devaient aider les fidèles vers la foi et  une conduite en accord avec elle .

     

    Les chapiteaux à décor végétal sont exubérants , comme un hommage à la généreuse beauté de la Création . Dans le très complexe symbolisme roman , les feuillages évoquent les vertus et les fruits les actes qui en émanent . 

     

     

     

     

     

    C'est sur le bestiaire  particulièrement soigné que je m'attarderai . 

     

    Trois chapiteaux représentent une quaternité d'oiseaux à queues végétalisées.

    Beaucoup d'imagination dans la diversité des  volutes , symétrie parfaite , posture gracieuse des oiseaux .

    Il s'en dégage une impression de profusion harmonieuse du vivant , une sorte de parenté entre le végétal et l'animal , la force de vie  .Par sa capacité de s"envoler dans le ciel , l'oiseau peut symboliser l'âme humaine , l'aspiration à la spiritualité .

     

     

     

     

     

     

    Sur deux chapiteaux , il y a une tête d'animal (renard ?) qui apparaît entre les deux oiseaux de la face centrale et sur l'un des deux , la bête montre un peu ses crocs .

     

     

    On n'est plus dans le jardin d'Eden , il y a eu la Chute , le Mal existe , mais il est possible de le maintenir à l'état inoffensif ...

     Dans la Genèse l'homme domine les animaux mais c'est une domination pacifique : il est végétarien , il n'a pas besoin des animaux pour se nourrir puisque le jardin d' Eden lui offre les végétaux et les fruits nécessaires à sa subsistance .Il ne les utilise pas non plus comme bêtes de trait ou de somme puisqu'il ne travaille pas .Avec le péché originel , tout se gâte et le monde animal va être aussi affecté .On va distinguer les animaux domestiques (pecus) des animaux sauvages (bestiae).

    Le singe apparaît sur deux chapiteaux de Mozat :

    Le singe cordé .

     

     

    On le retrouve fréquemment représenté sur les chapiteaux auvergnats .Il est interprété comme la représentation symbolique de la victoire de l'homme sur ses mauvais penchants qui le ravalent au rang d'animal lubrique ..Ici l'homme , soigné de sa personne a une physionomie particulièrement sereine et souriante  par opposition au singe  nu au front bombé et à l'air mauvais , assis sur des feuillages 

    Singe et homme assis .

    Cette fois , pas de corde . Le singe paraît figurer l'égoïsme , l'avarice , et l'homme la générosité .

     

     

     

      Les deux voies s'offrent à l'homme . A chacun de choisir sa conduite .

     

    Le poisson et le lion apparaissent sur un autre chapiteau .

     

     

     

     

    ici c'est la domination de l'homme sur l'animal .

    Domination/collaboration d'un côté , domination violente de l'autre .

    On interpèrte généralement ce chapiteau comme représentant Tobie d'un côté , transportant précieusement une besace contenant le foie dont le fiel allait guérir son père de la cécité et de l'autre Samson maîtrisant un lion à la force du poignet .

    D' autres y voient une juxtaposition de personnages : Tobie/Orion d'un côté, Samson/Hercule de l'autre , ce qui n'aurait rien de surprenant parce que des éléments de la mythologie gréco-romaine ont été utilisés et récupérés en infléchissant leur signification .

     

    (Suite et fin de ce bestiaire la prochaine fois )


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